Les électeurs buxangeorgiens retourneront, pour la troisième fois en une mandature, aux urnes pour élire leur maire. Les élections municipales à Bussy-Saint-Georges se dérouleront dimanche 4 et 11 décembre à la suite de la démission de dix-sept élus de la majorité. Quatre listes sont en lice.
Ça pourrait être l’acte III de la vie au conseil municipal de Bussy. Celle-ci ressemble bien à une pièce cornélienne et opposera dimanche, aux élections, quatre candidats : le maire sortant, Chantal Brunel, son ancien premier adjoint, Yann Dubosc, le député Eduardo Rihan-Cypel et un outsider, André Aguerre.
Eduardo Rihan-Cypel souhaite conduire une liste de rassemblement pour mettre fin aux luttes partisanes. Il explique : « On est venu me chercher, il y a un an, pour présenter une liste alternative ». L’élu socialiste renvoie dos à dos le maire et son ex-premier adjoint et pointe « leur incapacité à défendre les intérêts de Bussy » : « Chantal Brunel et Yann Dubosc ont échoué et se sont disqualifiés. Ils n’ont même pas été capables de tenir plus d’un an ensemble et ont créé une instabilité politique qui coûte cher aux habitants ».
Le 19 septembre, Yann Dubosc et seize élus de la majorité municipale ont démissionné dénonçant « l’autocratie » et le « despotisme » du maire ainsi que la « violation de la charte éthique » signée par tous les candidats de la liste conduite par Chantal Brunel.
la vitrine de Marne-la-Vallée
De nouveau candidat, le député de Seine-et-Marne, propose un projet pour « faire de Bussy une ville écologique, numérique et démocratique, afin qu’elle soit la vitrine de Marne-la-Vallée ». Il s’appuierait sur trois piliers : le développement économique, l’assainissement financier et la démocratie locale. « Je veux redonner le potentiel dont la ville dispose et dont personne ne s’occupe, en me dirigeant vers deux axes : le tourisme avec Disney et Village Nature à l’Est, et l’économie durable avec l’université de Marne-la-Vallée à Champs-sur-Marne, à l’ouest, où 1 000 chercheurs travaillent sur la ville de demain ».
Le candidat PS propose de baisser les impôts et de redonner à la ville « sa capacité d’investissement ». Il promet également « plus de démocratie locale afin de rendre la parole aux citoyens en créant les Assises de Bussy ». « Le maire sortant a confisqué le pouvoir » dénonce encore le conseiller municipal d’opposition.
Le même reproche est fait par Yann Dubosc : « Chantal Brunel a voulu concentrer les pouvoirs et a agi sans dialogue même avec sa propre majorité ». Le président d’Epamarne dénonce ce qu’il appelle « les connivences du maire avec les promoteurs » et l’accuse de faire du « Rondeau bis » [ndlr : nom de l’ancien maire élu de 2001 à 2014]. Il reproche également à l’édile de faire du népotisme : « Nous avons dû nous opposer à la nomination de son mari au poste de directeur de cabinet ».
L’ancien premier adjoint au maire a monté une liste avec 22 anciens colistiers dont un conseiller départemental et une conseillère régionale.
aux besoins de la population
Yann Dubosc (UDI) propose une baisse des impôts locaux et pointe les incohérences de son concurrent socialiste « qui a voté contre la diminution des taxes au conseil municipal ». Le candidat veut répondre à l’augmentation de la population qui atteindra 20 000 habitants d’ici quinze ans. Trois équipements structurants verraient le jour : une école internationale avec des cours en français, anglais, chinois et russe « pour répondre aux besoins sociologiques de la ville », un pôle santé regroupant des médecins spécialistes permettant de faire de la chirurgie ambulatoire et de prendre en charge les malades d’Alzheimer et un centre ludique. Pour la tête de liste « Vivre Bussy », Chantal Brunel et Eduardo Rihan-Cypel se trompent d’élection. « Ils sont tous les deux candidats aux législatives » rappelle t-il.
met en avant son bilan
Cible d’attaques de son opposant de gauche et d’anciens élus de sa majorité, le maire sortant, Chantal Brunel (LR), se défend et s’appuie sur son bilan : « Une baisse des impôts, -35 % pour la taxe d’habitation et -5% pour la taxe foncière, un moratoire sur les constructions, le renforcement de la police municipale et l’embellissement de la ville ». L’ancienne députée [nldr : de 2007 à 2012] balaie les critiques de ses adversaires : « Oui, je suis allée vite, car l’urgence était là. »
le candidat « de la société civile »
Face aux trois élus sortants, André Aguerre (SE), l’ancien président de l’association Résonnance, souhaite pouvoir tirer son épingle du jeu. Ses attaques visent principalement le duo Brunel-Dubosc. Sa liste « citoyenne » est composée de candidats « issus de la société civile et non professionnels de la politique ». Magjournal a tenté de le contacter mais il n’a pas répondu à nos sollicitations.