par 
La situation de Gérald Beauger, premier adjoint au maire, Sylvie Fassier, était à l’ordre du jour du conseil municipal du Pin, hier soir, lundi 21 novembre. Restera, restera pas ? Lequel tiendra, lequel ne tiendra pas ? Le suspens était entier après les vives dissensions qui opposent les deux élus.
La salle des mariages de l’hôtel de ville était comble pour la séance du conseil municipal. Le dernier point de l’ordre du jour portait sur le maintien d’un adjoint au maire dans ses fonctions, en l’occurrence, Gérald Beauger, premier adjoint de Sylvie Fassier (DVD).
« La perte de confiance envers Gérald Beauger devient préjudiciable à la bonne administration des dossiers communaux et un vote doit être organisé sur la nécessité de le maintenir dans ses fonctions d’adjoint. La question est simple : dissidence, perte de confiance, retrait des délégations et, dans la foulée, il faut demander au conseil si on garde cette coquille vide ou si… » a tout d’abord annoncé Sylvie Fassier. Le maire n’a pas pu terminer car un murmure de désapprobation s’élevait dans la salle. « Coquille vide, c’est un peu dépassé » a lancé un habitant dans la salle. « Cela fait 38 ans que j’habite au Pin et c’est la première fois que je vois ça ! » s’est exclamée Martine, une autre habitante. Le maire réclame le silence, avant d’ajouter : « Le poste d’adjoint peut rester en l’état mais, dans l’autre cas, cette délibération donne la possibilité d’ouvrir un autre poste d’adjoint car le village a besoin avant tout de paix et de sérénité ».
D’un commun accord entre les quinze élus, le scrutin s’est déroulé à main levée. Avec neuf votes favorables à son maintien, dont ceux des trois des élus d’opposition, Gérald Beauger s’est trouvé, non seulement conforté au sein du conseil mais a occupé tout à coup une position de force. L’adjoint dissident a savouré sa victoire en silence. Il a attendu la fin de la séance pour faire une déclaration, mais dehors, sur le perron de l’hôtel de ville : « J’ai demandé au maire la réservation d’une salle pour mercredi 30 novembre. Je n’ai pas de réponse, donc je pense que je ne l’obtiendrai pas. Je ferai malgré tout une réunion publique au cours de laquelle j’expliquerai ma démarche aux conseillers municipaux qui veulent me suivre car je considère que ce n’est plus possible de travailler avec elle ».
Visiblement ému par le soutien qu’il a reçu ce soir-là, tant des neuf élus que du public qui l’a chaleureusement applaudi à l’issue du vote, Gérald Beauger a expliqué : « Je n’ai pas été élu pour être une coquille vide. J’ai toujours été régulier vis-à-vis de la commune et des engagements que j’ai pris. Lors du conseil municipal du 29 août, le maire m’a retiré toutes mes délégations quand j’ai déclaré que je me mettais en dissidence parce que je voulais reprendre ma liberté de parole. J’estime que sa façon de gérer la commune et de manager le personnel n’est pas en adéquation avec notre programme de campagne qui était de fédérer en permanence ».
De toute évidence, Sylvie Fassier ne fait plus l’unanimité au sein de sa propre équipe et la majorité semble avoir basculé. Une démission massive obligerait même à de nouvelles élections dans les trois prochains mois. Ce serait alors un nouveau retour aux urnes pour les Pinois, à la manière de ce qui s’est produit à Bussy-Saint-Georges.
Gérald Beauger tiendra une réunion publique mercredi 30 novembre. Pour l’instant, le lieu n’est pas encore fixé.
Gérald Beauger attendra la fin du conseil pour remercier ses partisans et faire une déclaration sur le perron de l’hôtel de ville.
