Les sapeurs pompiers de Claye-Souilly ont dispensé une formation aux gestes de premiers secours. L’opération s’inscrivait dans la campagne de sensibilisation lancée samedi 12 novembre, partout en France.
Le centre d’intervention de Claye-Souilly (n° 21), dirigé par le lieutenant Pascal Taillard, regroupe quinze pompiers professionnels et soixante pompiers volontaires. Il a pris une part active à la grande cause nationale en proposant, samedi, quatre sessions de formation d’une durée de deux heures chacune.
Elles étaient assurées par le sergent chef Jérôme Collet, 45 ans, sapeur pompier depuis 27 ans, affecté à Claye-Souilly en 2004 après avoir servi seize ans dans le corps des sapeurs-pompiers de Paris. Cinq personnes ont assisté à la dernière session de la journée. Brigitte, Sandrine, Mourad et Christine résident à Claye-Souilly. Jean-François est venu de Sevran (Seine-Saint-Denis), après avoir pris connaissance de la formation sur Facebook.
Brigitte a déjà eu l’occasion de pratiquer un massage cardiaque. Elle témoigne : « Ma mère, âgée de 74 ans, est sourde et muette. Lors d’une visite au foyer-logement où elle réside, je l’ai trouvée inanimée. J’ai immédiatement pratiqué un massage cardiaque jusqu’à ce que les secours arrivent au bout de dix minutes. C’est un exercice éreintant mais je lui ai sauvé la vie ».
Pour une victime inconsciente qui ne respire pas, la réanimation cardio-pulmonaire s’impose. Elle doit s’effectuer sur une surface dure (généralement le sol) et dans les premières minutes, sous la forme de deux insufflations (bouche-à-bouche) toutes les trente compressions thoraciques. Le massage doit être pratiqué jusqu’à l’arrivée des secours qui prendront alors le relais. « Le massage cardiaque aide à alimenter le cerveau en oxygène. Vous allez compresser le cœur et en relâchant votre pression, faire revenir le sang vers le cerveau, recréant ainsi mécaniquement la fonction normale du cœur » explique le formateur.
Le secouriste peut disposer d’un défibrillateur, appareil d’assistance automatique ou semi-automatique apparu au début des années 90. C’est l’idéal car c’est lui qui délivrera les consignes qu’il conviendra de respecter scrupuleusement. « Il faut qu’il soit à proximité, c’est-à-dire dans la même pièce ou celle d’à côté. Inutile de prendre votre voiture pour aller en chercher un car il sera trop tard » insiste Jérôme. Aujourd’hui, la mise à disposition de défibrillateurs se généralise dans les lieux publics.
« C’est un saignement abondant qu’il faut arrêter en comprimant manuellement la zone lésée. Appliquez la technique des trois A (appuyer, allonger, alerter) » explique Jérôme, avant d’indiquer les points de compression au niveau du bras (artère humérale) et de la cuisse (artère fémorale). « Et les garrots ? » interroge Mourad. « C’est très délicat. A pratiquer uniquement en dernier recours : vous êtes en temps de guerre et n’avez pas le temps de vous occuper de tout le monde » répond le formateur.
« Faites asseoir la victime et mettez-lui la tête en avant. Il faut qu’elle se mouche et appuie sur la narine qui saigne. Si au bout de dix minutes, le saignement continue, appelez le 15 car il y a un problème médical ou un traumatisme » conseille Jérôme.
Après l’indispensable rappel des numéros d’urgence (18 pour les pompiers, 15 pour le Samu et 112, numéro de secours européen), Jérôme a également évoqué le rôle de la sirène que l’on entend dans les communes le premier mercredi de chaque mois, à midi. « Ce sont des essais, mais si la sirène retentit un autre jour que le mercredi, il faudra vous poser des questions. C’est une alerte nationale à la population, comme lors des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. Il faudra donc rester chez vous. Si vous êtes dehors, vous devrez vous réfugier quelque part en attendant la fin de la sirène ».
Au total, vingt-trois personnes ont assisté à la formation dispensée à la caserne Victor-Drouet.
Cinq d’entre elles se sont montrées intéressées pour suivre la formation PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1), dont trois dans la dernière session de la journée.
La formation est dispensée par les sapeurs-pompiers, la Croix-rouge française ou la fédération nationale de protection civile. Son coût est d’environ 60 euros. Il inclut le guide récapitulant les gestes appris lors de la formation et peut être pris en charge par l’employeur.
Renseignements : www.comportementsquisauvent.fr/je-me-forme.html