Mitry-Mory ► Miguel Mendès répare les objets vite fait bien fait

Miguel Mendès répare les objets électroménagers, hi-fi ou connectés que l’on a trop l’habitude de jeter. Le Mitryen répond à une passion tout en se livrant à un acte militant : lutter contre l’obsolescence programmée des appareils.

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A travers ses nombreuses activités, Miguel Mendès, travailleur handicapé, s’est donné une seconde vie en même temps qu’aux appareils qu’il remet en état.

Dans la pièce aménagée de l’appartement du « Géo-répare-tout » à Mitry-Mory, on trouve de tout : des ordinateurs portables démontés, des smartphones en pièces, un batteur-mélangeur datant visiblement des années 80 dont le moteur est à remplacer… Miguel Mendès est un passionné d’électronique. Il confie : « Je suis curieux de nature. J’aime découvrir ce qu’il y a à l’intérieur ».

Changer les écrans tactiles des téléphones ou des tablettes ne lui prend que quelques minutes et ne lui coûte que quelques euros. Son crédo s’inspire de la citation du chimiste Antoine Lavoisier, « rien ne se crée, tout se transforme » : « Rien ne se jette, tout se répare ».

Bien plus qu’un intérêt économique, la réparation poursuit également un intérêt pour l’environnement et le climat. « Nous consommons trop, jetons trop et épuisons toutes les ressources naturelles » tempête le réparateur engagé, membre du comité de défense de l’environnement de Mitry-Compans.

Lutter contre l’obsolescence programmée

L’écologiste veut ainsi lutter contre l’obsolescence programmée des appareils : « Les constructeurs déterminent la durée de vie de leurs produits à 2, 5 ou 10 ans ». Pourtant, les pièces détachées se trouvent facilement dans les brocantes ou sur internet avec les références du produit, et certaines, en plastiques, peuvent même être reconstituées avec une imprimante 3D. Pour les novices, « il existe même des tutoriels sur le web qui expliquent les étapes de la réparation » précise le bricoleur autodidacte.

En résumé, un peu de curiosité, deux ou trois bons outils et une poignée d’euros permettent d’éviter de racheter une nouvelle machine qui engendrera forcément un trou dans le porte-monnaie.

Depuis six mois, Miguel se rend à Paris pour participer bénévolement à des ateliers de réparation collaboratif au sein du Repair Café dans le XIIIe arrondissement et, depuis peu, à un Fab Lab, un laboratoire de fabrication, collaboratif aussi, à la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette (XIXe arrondissement).

La seconde vie du travailleur handicapé

Le quadragenaire s’épanouit dans sa passion mais revient de loin. La vie de l’ancien technicien informatique dans une banque a basculé il y a dix ans, lorsqu’il a appris tardivement qu’il était bipolaire, une maladie psychique se caractérisant par une alternance d’euphorie et de dépression.

Même si des traitements ont permis de stabiliser ses sauts d’humeurs, professionnellement les difficultés se sont enchaînées : changement de postes, formations, démission, chômage… « Pour un employeur, mon état ne me permettait pas d’évoluer dans mon métier et pour un recruteur, la maladie psychique était un frein » soupire Miguel qui avoue avoir passé des dizaines d’entretiens d’embauche sans succès. Pourtant, « les travailleurs handicapés peuvent apporter des choses à l’entreprise. Il faut absolument sensibiliser les directeurs de ressources humaines et les former », clame t-il.

Désormais, à côté de ses occupations bénévoles, Miguel occupe un poste à Ecodair. Située dans le XVIIIe arrondissement de Paris, l’association accompagne des personnes en souffrance psychique et facilite leur insertion grâce à une activité professionnelle . L’établissement s’est spécialisé dans le reconditionnement d’ordinateurs et des téléphones portables et dans le démantèlement de matériel informatique. « Je suis en milieu protégé. Je travaille à mon rythme, sans pression. Même si je suis passé d’un salaire de 30 000 euros par an au Smic, je me sens beaucoup mieux » indique le Mitryen.

Miguel prend les objets à réparer. Il suffit de lui en faire la demande par email : miguel.repair@outlook.fr. Il recherche également des salles mises à sa disposition par les mairies pour installer un repair café dans la région.

La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées se déroulera du 14 au 20 novembre. Retrouvez le programme sur le site www.semaine-emploi-handicap.com

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