Benoît Casaert raconte sans se lasser l’histoire de la Formule 1. Le féru de courses automobiles et des bolides qui vont avec est intarissable et surtout incollable sur le sujet, à tel point qu’il en a écrit un second livre… Celui-ci vient de sortir.
Benoît étudie et écrit. C’est son dada, sa raison de vivre… Il ne parle que de ça ou alors refait en long en large et en travers les machinations et les intrigues de l’ancien régime ou encore énumère les dates des batailles et des signatures de traités et accords…
Le Meldois a été édité pour la deuxième fois en deux ans. Après la sortie de son premier ouvrage en 2015 ,« Renault en compétition », il présente son nouveau livre, « 1976, la véritable histoire de la Formule 1 », qui relate avec une précision qui n’a d’égal que le minutieux réglage des moteurs de compétition, la fascinante saison où les deux pilotes automobile, Niki Lauda et James Hunt, se sont affrontés.
A travers ses lignes, l’auteur cherche à rétablir la vérité qui, selon lui et grâce aux fruits de ses nombreuses études et recherches sur le sujet, n’est pas celle retracée et racontée dans le film de Ron Howard « Rush » sorti en 2013.
Benoît Casaert, 30 ans, rêve de rencontrer Niki Lauda et Alain Prost. Mais par-dessus tout, il aimerait ressusciter la Renault-Elf 30 de 1981. L’auteur est un collectionneur, un amoureux de formule 1 et de Renault.
Cependant, ne lui parlez pas de vitesse, de circuit ou de moteur car Benoît vous répondra qu’il est un « esthète avant tout », avouant une fascination pour l’esthétique des voitures et la perfection. Il raconte, en espérant que son interlocuteur comprendra à demi-mot, qu’il était « plutôt précoce » : « A 2 ans, je n’aimais pas les Formule 1 car les voitures n’avaient pas de toit. J’aimais la Renault 5 de ma mère. Mais à 6 ans, j’ai développé un amour inconditionnel pour l’Elf-Tyrrell P34/2 à six roues qu’un ami m’avait fait découvrir. C’était une reproduction en modèle réduit. Nous étions en CP ».
Doctorant en histoire à Paris-Sorbonne, Benoît aime toujours les voitures et leurs miniatures.
Un peu à la manière dont certains sont mécaniciens de précision, lui est narrateur… de précision. Son livre regorge de détails et embarque le lecteur dans l’aventure de la saison 76 comme dans un roman : « La victoire de Hunt en Espagne, avec 30 secondes 97 d’avance sur Niki Lauda, constitue un événement spectaculaire. James Hunt est présenté au roi d’Espagne, puis commence à fêter avec toute son équipe la première victoire de la saison. Mais à 20 heures, alors que la nuit commence à tomber, un journaliste prévient Hunt, avant même les commissaires, que sa victoire vient de lui être retirée. Sa McLaren M23B a été déclarée non réglementaire car trop large de 1,8 cm au niveau du train arrière. James semble prendre les choses avec philosophie en répondant : ‘Bon, très bien. C’est un peu ennuyeux, mais que pouvons-nous y faire ?’ Mais en réalité, en apprenant sa disqualification, il devient livide. Abasourdi, il semble ne pas pouvoir comprendre qu’on lui reprend là cette victoire sur McLaren qu’il attend depuis si longtemps ».
Enzo Ferrari, l’écurie McLaren…
Le jeune auteur, membre de l’association »Renault histoire » s’insurge à l’évocation du film Rush : « C’est un scandale. Contrairement au film, l’accident de Niki Lauda est probablement une défaillance mécanique sur la Ferrari. La vraie origine reste inconnue à ce jour cependant, jamais il n’y a eu de touchette entre Hunt et Lauda. Ils ne se sont jamais affrontés directement. Dans le film, il y a beaucoup d’erreurs mais celle de l’accident est la pire ».
Après tout, Ron Howard a peut-être lui aussi décidé de romancer un peu les faits, comme il l’a fait avec le célébrissime film Un homme d’exception relatant la vie (et la maladie) de l’économiste américain, John Nash [NDLR : Il a également réalisé Pinocchio, Splash, le Grinch…]
Benoît ne concède rien : ou ça le fait, ou ça ne le fait pas. La ligne blanche peut être rapidement franchie.
Dans son livre, l’auteur consacre un chapitre entier à l’accident qui le turlupine et dont il relate les moindres détails. C’est qu’il a mené l’enquête : « C’est dans une courbe rapide, à gauche, entre talus et ravins, que Niki Lauda perd soudainement le contrôle de sa Ferrari. En 5e vitesse, la Numéro 1 est sortie à l’extérieur sans que les maigres filets de sécurité installés de biais devant le talus ne puissent jouer aucun rôle, la Ferrari heurte violemment ce véritable mur. Elle est rejetée vers l’autre côté de la piste où un rail l’empêche de basculer dans le ravin. Lors du premier impact, la 312 T2 a déjà tellement souffert que la coque, éventrée laisse échapper le « fuel bag », autrement dit, le réservoir d’essence, qui sera retrouvé à une cinquantaine de mètres. Dès son arrêt, la voiture prend feu ».
Le drame a frappé tous les esprits de l’époque et l’univers de la F1 s’en est ressenti. Que les aficionados et les néophytes se rassurent, plus de dix chapitres sont ainsi consacrés aux différentes courses qui se sont déroulées durant l’année dont celle du Mont-Fuji au Japon, de Monza où Niki Lauda reprit le volant lors du Grand Prix d’Italie.
Quarante ans après, Enzo Ferrari, James Hunt, et bien d’autres figures sportives emblématiques de l’époque reprennent vie au fil des pages.
« 1976, la véritable histoire de la Formule 1 » est disponible aux Editions Edilivre.