Francis Huster s’est produit dimanche 6 novembre devant quelque 170 personnes réunies salle Coluche à Compans. Il leur a donné la première représentation de son nouveau spectacle ‘’De Molière à Beethoven, la passion’’, avec la complicité du pianiste Elio Di Tanna.
« Tout à l’heure, en me baladant parmi vous, j’étais en colère car j’ai constaté que la salle ne compte que six jeunes de 12 à 15 ans. Je n’ai pas de mots assez forts pour condamner les minables qui, depuis la disparition de la grande époque (Malraux, Jack Lang…), ont totalement laissé le pays dans la boue alors que c’est celui de la langue de Molière. C’est honteux ! Combien vont à l’Opéra, au théâtre, ont vu Le Misanthrope ou Le Cid ? » lance Francis Huster. « Cet après-midi, c’est Beethoven qui va jouer et c’est Molière qui va s’exprimer. Vous allez entendre l’âme du cœur, avec un piano et un virtuose. Ce n’est pas une histoire d’éducation et, quand on entend ça, on ne peut pas être un terroriste ou une ordure » poursuit-il, remonté.
Molière a présenté sa première pièce, L’Etourdi, en 1655. Il a défié le pouvoir royal, le clergé et la toute-puissance des médecins. Pour ces raisons, il a été empoisonné en 1673 lors de sa représentation du Malade imaginaire. Après la création en 1680 de la Comédie Française, « sa maison », on aurait rédigé sa biographie où tout aurait été sciemment déformé. « Ce qu’on a raconté sur la vie de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est un scandale qui dure depuis quatre siècles. Je vais vous dire des vérités, et probablement neuf sur dix de celles-ci vont vous sidérer. Comment a-t-on pu mentir à ce point sur Molière ? La réponse est très simple : c’est une raison d’État » poursuit l’ancien sociétaire de la Comédie française.
La réhabilitation sur scène du grand auteur n’intervient qu’à partir de 1920. On la doit à des compagnies de théâtre comme celles de Louis Jouvet, Jean-Louis Barrault et Jean Vilar. « Il était grand temps que l’on découvre enfin sa vraie vie et le sens profond de son œuvre. Molière est irremplaçable, il a redonné le théâtre aux hommes ». Tartuffe reste sa pièce la plus célèbre, celle qui est la plus jouée en France mais aussi dans le monde.
Dimanche, la sonate au clair de lune, la 6e symphonie pastorale, ou encore l’Appassionata, morceaux choisis dans l’œuvre prolifique de Beethoven, un autre grand génie, étaient interprétées au piano par Elio Di tanna. Elles ont ponctué à souhait les périodes tumultueuses de la vie de l’illustre comédien de Louis XIV relatées par Francis Huster.
« C’est la troisième fois que Francis Huster vient se produire à Compans où il avait d’ailleurs rôdé l’un de ses spectacles. Une belle histoire d’amitié lie donc le comédien et notre village » glisse Jean-Pierre Bernet, adjoint au maire pour les fêtes et cérémonies.
Françoise Piazza, venue de l’Oise, près de Pierrefonds, auteur de « Francis Huster, passeur de rêves », dédicaçait à l’entrée de la salle son livre publié en 2015. « Ce n’est pas une biographie, mais plutôt un portrait subjectif réalisé à partir des témoignages de sa famille et des comédiens qui ont travaillé avec lui. Outre son contenu fouillé, l’ouvrage bénéficie d’une iconographie riche avec, bien sûr, sa participation personnelle car il avait apprécié mes précédents livres sur Juliette Gréco, Petula Clark et Silvia Monfort ». Attirée par le théâtre et la chanson, elle songe à écrire un ouvrage sur la Comédie française, au travers les témoignages de Martine Chevallier, sa doyenne, ainsi qu’une biographie sur Jacques Perrin.