L’annonce vient de tomber : Mitry-Mory va accueillir 130 migrants qui doivent arriver entre ce matin, vendredi 4 novembre, et demain.
L’un des gymnases de Mitry-Mory a été réquisitionné par l’Etat pour y héberger 130 réfugiés. Le maire, Charlotte Blandiot-Faride, a été prévenu par le sous-préfet de Meaux, mercredi. Il est prévu que les migrants occupent le gymnase Ostermeyer pendant trois semaines.
« Les gymnases de la ville de 19 000 habitants accueillent chaque jour de la semaine collégiens et lycéens ainsi que les associations le soir et le week-end. Pourtant d’autres solutions étaient possibles. De nombreux sites présentent de meilleures capacités et conditions d’accueil et n’auraient engendré aucune perturbation dans l’activité des habitants. Je me suis opposée à la décision mais l’Etat a décidé de passer outre » s’indigne le maire.
Ce matin même, un campement de migrants constitué d’Afghans, de Soudanais et d’Erythréens a été évacué au nord-est de Paris. 3 500 réfugiés s’étaient installés sur les trottoirs du quartier situé entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad. C’est le même camp qui a déjà été évacué deux fois, en juillet et en septembre, se reconstituant à chaque fois rapidement.
Peu avant 6 heures du matin, des centaines d’hommes ont été rassemblés pour prendre le départ, quai de Jemmapes. La préfecture de police a annoncé l’évacuation « d’au moins 2 500 personnes » dans la journée. Pour l’opération, 600 policiers ont été déployés.
Le premier bus rempli de réfugiés est parti de Paris à 6 h 20. 82 autocars ont été affrétés pour acheminer les migrants dans des centres d’hébergements réquisitionnés en Ile-de-France. « L’essentiel est que l’on mette ces personnes à l’abri. L’objectif est qu’elles soient orientées le plus rapidement possible vers des centres d’hébergement » a indiqué ce matin, Emmanuelle Cosse, ministre du logement.
aux solutions proposées »
En octobre 2015, la municipalité de Mitry avait proposé d’accueillir une famille de réfugiés. Charlotte Blandiot-Faride commente encore : « Nous sommes soucieux de répondre à cette urgence humanitaire. Malheureusement, notre proposition de 2015 est restée lettre morte, et voilà maintenant que l’État, qui considère de plus en plus ses pouvoirs d’exception comme des outils quotidiens, vient réquisitionner un de nos gymnases. Là où l’État aurait pu faire le choix d’un projet partagé, il a opté pour une solution brutale qui n’aura pour d’autre effet que d’opposer la nécessité de solidarité aux besoins quotidiens des habitants, notamment de nos enfants, et de récolter le mécontentement légitime de la population. Fidèle à sa tradition de lutte pour l’émancipation humaine, Mitry-Mory se montrera néanmoins à la hauteur de l’enjeu« .
Comme pour les autres villes choisies, l’Etat a opté pour Mitry en raison des gares sur son territoire qui permettent aux réfugiés de se rendre à Paris chaque jour en train.