Les usagers de l’A4 aimeraient voir le péage de Coutevroult disparaître. L’association créée la semaine dernière par Victor Niubo réclame un barreau de contournement.
Le péage de Coutevroult revient sur le devant de la scène avec l’association « Collectif contre le péage de Coutevroult ». Elle a été initiée par Dominique Pennacchioni, conseiller municipal à Penchard, et Victor Niubo, enseignant et habitant de Meaux. L’association a envoyé ses statuts à la préfecture la semaine dernière. Elle souhaite relancer le débat sur l’utilité du péage et propose comme solution un barreau de contournement.
Victor Niubo, le président de l’association, indique : « La dynamique de la luttte contre le péage de Coutevroult a commencé il y a un an par le lancement d’une pétition en ligne. Celle-ci a été signée par 2 100 habitants locaux. Parallèlement un travail de sensibilisation a été fait auprès des élus afin qu’ils apportent leur soutien et prennent clairement position sur la problématique. Le Pays de Meaux (CAPM) a voté une motion en ce sens le 24 juin, la Brie Boisée le 27 juin, la ville de Meaux le 22 septembre, le Pays de Coulommiers le 26 septembre ».
Selon l’association, le mécontentement des signataires est multiple : la localisation du péage au cœur d’un territoire périurbain en pleine croissance apparaît de plus en plus dépassée ; au prix du km parcouru par les usagers locaux, il est l’un des plus chers de France ; l’augmentation régulière du tarif est incompréhensible alors que ce péage génère des bénéfices pour la Sanef chaque année en forte augmentation ; les usagers n’ont le choix qu’entre deux possibilités : faire un détour qui leur fait perdre du temps et crée des nuisances aux villes riveraines ou alors être la vache à lait du péage.
Au rythme d’un aller retour travail par jour, sur cinq jours et quatre semaines, un usager peut avoir à débourser jusqu’à 88 euros mensuels pour le droit de passage. « Le péage, c’est pour les longues distances, pas pour les déplacements du quotidien » souligne Victor Niubo qui s’oppose à la taxe au quotidien.
En février, la Sanef a appliqué une hausse de 4,76 %, faisant passer le ticket de passage à Coutevroult de 2,10 € à 2,20 €. Sur l’ensemble de l’autoroute de l’est, l’A4, la société n’a appliqué qu’une hausse de 0,86 %.
A Meaux, le maire et président de la CAPM, Jean-François Copé, se prononce également sur le sujet, une fois de plus : « L’exclusion tarifaire que les habitants et les entreprises du Pays de Meaux subissent est un scandale ». Le maire avait déjà proposé, lors du conseil municipal du 24 juin, l’émission d’un vœu demandant à l’Etat de revenir sur sa décision d’augmenter les tarifs autoroutiers pour les particuliers et les professionnels de la CAPM. La proposition avait été adoptée à l’unanimité.
L’augmentation tarifaire est la conséquence de l’annonce du plan d’amélioration des autoroutes par le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies. Le projet nécessitera un financement à hauteur d’un milliard d’euros. Le plan sera financé par les usagers de l’autoroute. Il y aura donc une augmentation de 0,3 à 0,4 % des tarifs autoroutiers chaque année entre 2018 et 2020.
Jean-François Copé souligne : « Dans le contexte global d’une pression fiscale asphyxiante pour les ménages et des ponctions effectués sur les collectivités, ce choix semble bien malheureux ».
Le collectif espère atteindre 5 000 signatures sur la pétition d’ici la fin de l’année.