Aéromodélisme à Messy : Ils avaient les yeux fixés vers le ciel, les pieds bien ancrés sur terre et les mains rivées aux télécommandes…
Dimanche 2 octobre, la passion était bel et bien dans l’air pour la rencontre de Jets, des avions radiocommandés munis de réacteur. Une initiative due à l’ACV-77 (Aéromodel club de Villeparisis).
La démonstration a eu lieu sur le terrain de sept hectares que loue l’association, entre Messy et Charny, au niveau du pont de la D139. « Nous comptons 142 adhérents toutes disciplines confondues, hydravion, planeur, hélicoptère, drone (piloté à vue) et jet » indique Patrice Molinier, 63 ans, président de l’ACV 77 depuis 2002.« Le jet est la représentation d’avions réels, tel le Rafale équipé d’un réacteur. Il développe une force qui ne dépasse pas 24 kg de poussée. On a le visuel de l’avion, le bruit du moteur et l’odeur, avec le kérosène. La vitesse est comprise entre 200 et 300 km/h pour certains, voire plus pour le Rafale ». Les maquettes sont pilotées à l’aide d’une télécommande de 2,4 Ghz, dernière technologie Wifi, avec une portée d’environ deux kilomètres. L’altitude maximale autorisée sur le terrain est de 150 mètres. « Le but de la journée est de promouvoir cette catégorie d’appareil, tout en favorisant les rencontres entre passionnés, qu’ils soient de notre club ou d’ailleurs » poursuit Patrice.
Il existe des jets électriques, propulsés par une hélice, mais aussi des modèles plus sophistiqués, donc plus rapides. Un réacteur vaut environ 2000 euros à lui tout seul et certains appareils, comme le Rafale, peuvent coûter jusqu’à 10 000 euros. « Quand un crash se produit avec ce genre d’avion, il y a une explosion avec une boule de feu parce que les gaz d’échappement sortent du réacteur à 600 degrés, ce qui provoque un incendie instantané au contact du réservoir » souligne Patrice.
Lionel Charé, 55 ans, réside à Paris et fait partie de l’ACV-77. « Je fais de l’aéromodélisme depuis une quinzaine d’années et me suis mis au jet, il y a 4-5 ans, parce que c’est ce qu’il y a de plus excitant au niveau de l’adrénaline, de la vitesse, des possibilités de vol. Il y a aussi le cérémonial du démarrage du réacteur et le bruit qui l’accompagne ». Avec patience et minutie, Lionel a préparé son Futura, modèle de jet plus destiné à la voltige qu’à la vitesse pure, bien que pouvant voler jusqu’à 250 km/h. L’appareil possède surtout la particularité de faire de très grands écarts de vitesse. Muni de turboréacteurs, il développe 40 000 tours/minute au ralenti contre 160 000 tours/minute en régime plein gaz. Il absorbe 1000 litres d’air à la seconde et ses gaz d’échappement, qui assurent la poussée, sortent à 1600 km/h. « C’est tout à fait comme les vrais, et c’est ce qui fait aussi l’intérêt de la discipline » commente Lionel.
Michel Moysan, 65 ans, vient de Boissy-sous-Saint-Yon (Essonne). « J’ai apporté mon Phoenix Sport-jet équipé d’un réacteur de 10 kg. Il a été chronométré à 420 km/h en pointe. Aujourd’hui, il a volé entre 300-350 km/h. La carburation peut se faire au pétrole lampant ou bien au kérosène aviation ». Mais Michel avait aussi apporté son Rafale, maquette 1/7e d’un poids de 13 kg, qui a été le clou de la matinée car l’engin peut voler jusqu’à 460 km/h. Une dextérité sans faille est dès lors nécessaire car « si l’on se met à trembler, on fait des tonneaux » précise Michel.
En l’épousant, Monique a également embrassé la passion de Michel. « C’est une passion partagée depuis 33 ans. La vitesse, c’est pour monsieur. Aujourd’hui, je suis sa copilote car je dirige des engins plus calmes, comme des planeurs ou des avions à hélice ». Monique avoue qu’elle a aussi une autre passion : le scrapbooking. « C’est aussi utile pour décorer mes maquettes » sourit Michel, qui voit la complémentarité partout.
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