Le palais de justice de Meaux a fêté ses 30 ans. Pour l’occasion, le garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a fait le déplacement et en a profité pour inaugurer les locaux d’Avimej. Dans la foulée, le maire a proposé d’agrandir le palais.
La proposition du maire de la ville au garde des sceaux n’a pas vraiment été retenue. Jean-François Copé a pourtant tendu la main au représentant du gouvernement, lundi 26 septembre : il a offert de céder au ministère de la Justice les locaux de l’ancienne caserne de pompiers et ainsi d’agrandir le palais de justice devenu trop petit. « On pourrait même envisager de construire une passerelle pour relier les deux de manière fonctionnelle. J’ajoute que la Ville prendrait les travaux à sa charge » a précisé le maire.
Les anciens locaux remis en état pourraient ainsi accueillir des bureaux supplémentaires pour les fonctionnaires et magistrats.
Dominique Laurens, procureur de la République, a expliqué : « C’est le 6 février 1986 que l’inauguration du nouveau palais, avenue Salvador-Allende, a eu lieu avec Robert Badinter. J’étais juge d’instruction et j’étais heureuse d’occuper des locaux modernes à l’époque. Aujourd’hui, le personnel de la juridiction souffre d’un manque de place. Les dossiers aussi s’entassent. En 1986 on comptait cinq magistrats du siège et vingt du parquet. Aujourd’hui c’est dix-huit magistrats du parquet et quarante-sept au Siège ! ». Le président du tribunal, Jean-Jacques Ménabé, a souligné « le grand professionnalisme des fonctionnaires qui s’adaptent tous les jours à ces difficultés ».
Le garde des sceaux a pris « bonne note » de la proposition du maire et a assuré : « L’enveloppe du ministère bénéficie d’une nouvelle rallonge de budget et de tels chantiers demandent du temps… » Bref, il fallait comprendre entre les lignes qu’il n’allait sans doute pas donner suite au sujet, du moins pas dans l’immédiat…
Qu’en sera-t-il alors de la « situation préoccupante » évoquée par le maire concernant la surpopulation à la maison d’arrêt de Meaux – Chauconin-Neufmontiers et les difficultés qu’ont à affronter les fonctionnaires de l’établissement ?
Les locaux mis à la disposition de l’association Avimej (Aide aux victimes et Médiation Judiciaire) ont été inaugurés le même jour, bien que l’association eut été créée en 1996, fondée sur un partenariat entre l’institution judiciaire locale et les communes. La visite offrait l’occasion de mettre en valeur les principes d’aide aux victimes. Cependant le ministère aurait tout aussi bien pu décider de fêter les 20 ans de l’association.
Le président, Bernard Roux, a présenté l’association et indiqué : « L’Avimej a pour mission d’écouter, informer et orienter les victimes tout au long de la procédure pénale mais aussi de leur assurer un soutien psychologique. Le personnel d’Avimej est composé de juristes et de psychologues pour aider les victimes. Un véritable partenariat existe entre les tribunaux, les communes, les services de police et de gendarmerie, les établissements hospitaliers, les associations… »
La visite s’est poursuivie par la découverte d’une exposition consacrée à l’historique du palais de justice et de documents anciens comme les minutes du greffe ainsi que du mobilier d’époque. Le garde des sceaux a aussi donné le coup d’envoi à l’ouverture de l’exposition « Jeunes citoyens » et a rencontré les enfants qui ont préparée celle-ci avec l’aide de leurs enseignants.
Un concours d’éloquence, en partenariat avec le barreau de Meaux, s’est ensuite déroulé sous le regard intéressé du ministre.
La journée s’est achevée par un concert proposé à 20 heures dans une salle d’audience où Sylvain Botineau, magistrat à Meaux, a offert à l’assistance un récital de piano d’une haute virtuosité. Les chorales Mélimélodie de Mareuil-lès-Meaux et le chœur du conservatoire de Meaux ont interprété un programme éclectique qui a ravi le public.