200 migrants sont arrivés à Saint-Mard, vendredi 22 juillet. Ils ont été installés au gymnase des Pailleux réquisitionné par la préfecture de Seine-et-Marne. Les habitants sont inquiets.
Les trois bus se sont garés devant le gymnase des Pailleux, vendredi matin. Ils sont arrivés aux environs de 10 heures et les passagers sont descendus un à un, chacun répertorié avant d’entrer dans le gymnase mardochien.
Le maire, Daniel Dometz, avait informé les habitants la veille, annonçant qu’il avait reçu le jour-même « une réquisition pour l’accueil de 200 migrants malgré [sa] ferme opposition ». La réquisition est valable un mois et l’opération est encadrée par l’association meldoise La Rose des Vents.
C’est une entreprise privée qui viendra surveiller le gymnase la nuit. Cinq gardiens seraient en permanence sur le site.
Contacté par magjournal, l’élu dénonce le manque de moyens logistiques et de temps : « Nous devons, en moins de 24 heures, tout mettre en place. Aucune information ne nous a été transmise. »
Ce matin, à Saint-Mard, les migrants se plaignent en anglais : « It’s too hot ! » (« Il fait trop chaud !). Des packs d’eau leur sont distribués.
Les mines sont moroses car c’est vers l’Angleterre qu’ils veulent partir depuis Paris, et ils cherchent le moyen d’atteindre Calais dans un premier temps.
Sur place, des habitants sont venus voir et protester auprès des élus : « C’est un scandale ! » s’insurgent certains.
Selon une source préfectorale, les réfugiés sont, pour la plupart, des hommes originaires d’Erythrée, de Somalie ou d’Afghanistan.
Ils s’étaient installés dans les Xe et XIXe arrondissements de Paris, sur le terre-plein en-dessous du métro aérien de la ligne 2, entre les stations Jaurès et Colonel-Fabien, et ont été évacués ce matin, à 6 h 30.
L’opération parisienne ne s’est d’ailleurs pas déroulée sans heurts. En effet, 2 500 personnes étaient rassemblées dans le campement, boulevard de La Villette, avant que 1 200 à 1 400 soient réparties dans des bus pour être conduites dans des gymnases réquisitionnés en périphérie de la capitale. « Les réquisitions se font toujours dans des communes avec une gare afin que les réfugiés puissent continuer à avoir accès à Paris, selon leur souhait » indiquent les associations qui viennent aider.
L’installation des migrants suscite de nombreuses inquiétudes parmi les riverains. Une pétition qui a été lancée la veille sur le site change.org compte plus de 1000 signataires .
Sylvie habite à l’allée de l’Orme-Touzé, à quelques mètres du lieu d’accueil. Elle confie : « L’équipement est inadapté pour recevoir autant de personnes. Il y aura nécessairement des désagréments et des dégradations ».
Son voisin, Jonathan, acquiesce et s’interroge sur les problèmes sanitaires et sur la sécurité : « Il n’y a que deux toilettes » fait-il remarquer. Mais pour Annie qui habite face au collège Georges-Brassens, « le gymnase est vide puisqu’il est principalement utilisé par les élèves et les clubs qui sont en vacances ». Elle rappelle la situation difficile des réfugiés : « Ils fuient des guerres et des dictatures. Il faut se mettre à leur place. »
Le maire a fait diffuser un communiqué. Voir le document ici.
Une réunion publique se déroulera demain, samedi 23 juillet, à 10 heures sur le parvis arrière de la mairie.