Spectacle historique : Certains soirs d’été, depuis juin et jusqu’en septembre, la cité épiscopale de Meaux est colonisée par des poilus, des vikings et des chevaliers, et offre un spectacle à couper le souffle.
Entre les scènes de guerre barbares, le chantier de la cathédrale, la disette de 1597, la Révolution et la Première guerre mondiale, les héros sortent de l’ombre et sont célébrés grâce aux 500 bénévoles pleins de ferveur qui constituent à eux seuls le spectacle historique : Guillaume Briçonnet, Bossuet, Napoléon, Victor Hugo, Charles Péguy et Charles de Gaulle sont les figures de proue des parades enchanteresses, des représentations vivantes des événements qui ont bâti la France.
Kenji Kawaï, Abd al Malik, Ghinzu
Vendredi 24 juin à 22 heures, la cathédrale de Meaux a été investie par Pierre Corbel, metteur en scène, directeur de la culture de la ville, et les bénévoles déjà costumés pour les dernières consignes.
22 h 30 : le public a pris place dans les gradins. Il ne pleuvait pas mais le vent était bien là. Le public averti s’est vêtu de pulls, de gilets et s’est emmitouflé dans des écharpes pour braver le froid… un public prêt pour le spectacle et après tout, la légende dit que le vent autour de la cathédrale est là pour chasser les mauvais esprits.
Le show a débuté en rendant un émouvant hommage aux poilus. Des fumigènes et le concerto N°23 de Mozart accompagnaient « Un soir de 1914 », la première scène du spectacle. Un cylindre numérique projeté sur une tour de la cour indiquait les années. Rapidement les spectateurs ont été transportés à travers le temps.
Le voyage a démarré en 887 avec l’invasion barbare pour effectuer, par la suite, des sauts de puce allant de 1178, le chantier de la cathédrale en passant par le temps des réformes en 1516, au déplacement du général De Gaulle,en 1964, sur les sites de la bataille de la Marne.
Le spectacle a été moucheté par des chorégraphies modernes, de la danse classique, des chevaux montés par des chevaliers, des buffets pour les fastes de cour et des quadrilles, des voix off pour narrer, des comédiens dans les gradins pour immerger et prendre à partie le public à l’heure des disettes et de la Révolution.
James Horner, Kenji Kawaï, Abd al Malik, Ghinzu, Maisky, Queen, Yann Tiersen ont ponctué musicalement les scènes sans oublier les incontournables Gounod, Poulenc et bien sûr, Beethoven et Mozart.
et le général De Gaulle en DS
Les figures légendaires sont entrées dans le spectacle. L’arrivée de Bossuet en 1682 suivi de Napoléon dont l’apparition dans la cour de la cité a été un moment poignant car la neige tombait sur le public émerveillé et l’homme déambulait seul, les mains dans le dos, sous un texte lu de Victor Hugo « le Rhin » : « Pour la première fois l’aigle baissait la tête. Sombres jours ! L’empereur revenait lentement, Laissant derrière lui brûler Moscou fumant. Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche… »
Guillaume Briçonnet et Charles Péguy ont eu leurs minutes de gloire mais le général De Gaulle, dans une DS noire, a clos le spectacle sous une salve d’applaudissements.
Dans le public, on a avoué être « quelque peu bluffé par le spectacle » : « Ce que j’ai aimé, ce sont les costumes et la fluidité entre les scènes. On sent bien que les bénévoles sont heureux et fiers » explique une vacancière américaine.
Rémi, 6 ans, déclare : « Moi, j’ai aimé la voiture du général de Gaulle » et son grand frère de 12 ans, Louis, complète : « J’ai aimé les scènes où il y avait de l’action ».
Une ancienne figurante, spectatrice pour l’occasion, indique : « J’ai participé à l’événement pendant plusieurs années. Aujourd’hui, le spectacle a été modernisé. C’est vraiment bien ».