Lundi 6 juin, 289 migrants sont arrivés de la capitale. Ils ont été installés à Lagny-sur-Marne dans le gymnase Thierry Rey réquisitionné par la préfecture.
Hier, 1 300 migrants ont été évacués du site parisien Les Jardins d’Eole. Ils ont été dispersés dans différents autres secteurs. 289 d’entre eux, uniquement des hommes, ont pris la direction de Lagny-sur-Marne où le gymnase Thierry Rey a été réquisitionné pour quinze jours.
Les associations qui utilisent le gymnase tout au long de l’année ont été priées de laisser la place. Aurélie Roumier, de l’association de gymnatique, L’Elan gymnique de Lagny qui regroupe 380 adhérents, ne décolère pas : « C’est normal que nous aidions les gens dans le besoin mais nous avons été mis au pied du mur. La mairie qui fait tout ce qu’elle peut pour nous, nous a prévenus dès qu’elle l’a su, c’est à dire jeudi soir. La municipalité aussi a été mise devant le fait accompli. Quant aux associations qui ont recours au gymnase, elles ont toutes dû annuler leurs activités. Le karaté et la boxe n’ont pas besoin de beaucoup de matériel, ou bien il est assez facilement transportable, donc ils sont pu se rabattre un peu sur d’autres gymnases. Mais nous, à la gym, les installations, qui coûtent cher d’ailleurs (il y en ici pour une centaine de milliers d’euros) ne sont pas mobiles. Par exemple, les agrès ont besoin de fixations solides et d’ancrage au sol ».
Les Latignatiens ont vu arriver la population de migrants avec inquiétude. Des rapports médicaux feraient état de cas de tuberculose. Par ailleurs, le gymnase ne comporte que huit toilettes et quatre douches. « Quelles vont être les conditions d’hygiène ? Dans quel état va-t-on récupérer le gymnase ? On nous dit quinze jours, mais qu’est-ce qui prouve qu’ils ne vont pas rester plus longtemps ? » Les questions des autochtones fusent et certains confient le sentiment de se sentir lésés : « Nous payons des impôts, nous faisons tout ce qu’il faut pour nos enfants, pour vivre correctement, et là, on subit la réquisition comme une sanction. Mais on suppose que les pouvoirs publics se fichent pas mal de nous ! La preuve ! «
La trésorière de la gym se lamente : « Nous avions plein de projets, par exemple pour le handisport, pour lequel d’ailleurs nous avons déjà reçu des subventions. Qu’est-ce que ça va devenir ? En outre, nous avons des salariés. Si l’association ne fonctionne pas, ils risquent de rester sur la carreau ».
Les services de la mairie ont aidé les associations à déménager leurs affaires au plus vite. « Nous travaillons main dans la main avec la mairie » ajoute encore Aurélie.
De leur côté, les migrants n’ont de cesse que de tenter de retourner à Paris, demandant aux passants le chemin de la gare.
Le courrier de l’association de gymnastique adressé au préfet ici