Les chiens guides d’aveugles étaient à la fête, à Charny, samedi 19 mars : l’ association « Tous en Scène » a donné son traditionnel fest-noz de la Saint-Patrick destiné à récolter des fonds pour l’école de Coubert.
Comme à l’habitude et pour la onzième année, l’événement a eu lieu à la salle polyvalente de la commune et proposait crêpes bretonnes servies avec délicatesse par le comité des fêtes, cidre, champagne, harpe celtique, cornemuse et initiation aux danses bretonnes.
La soirée était animée par les musiciens, Andorin, Hon Daon, Kejadenn jusqu’au bout de la nuit. Elodie, venue de Villeroy avec son groupe de danseurs, confie : « Nous venons toujours à la Saint-Patrick à Charny. C’est une tradition. Mon frère s’appelle Patrick, alors nous profitons de la soirée pour lui fêter son anniversaire. C’est une bonne raison de faire une boum ! ».
Tous les événements que la commune organise avec les bénévoles servent à récupérer des fonds pour l’achat d’un chien guide d’aveugle de Coubert.
Lors de l’animation caritative, Xavier Ferreira, le maire, a indiqué : « Il faut savoir qu’un chien coûte 25 000 euros. Plusieurs élus des communes voisines accompagnent toujours l’action : Villeroy, Charmentray, Iverny, Précy… »
Depuis 1975, l’association des chiens guides d’aveugles d’Ile-de-France a pour mission de sélectionner et d’éduquer des chiens qui deviendront guides d’aveugle.
Xavier Toussaint, directeur général de l’association, déclare : « L’éducation et le suivi dure en moyenne dix ans et comprend les soins, les examens médicaux, l’éducation et l’alimentation. Le chien est remis gratuitement à la personne présentant une déficience visuelle ».
Les chiens sont élevés en famille d’accueil et, arrivés à 18 mois, commencent un entraînement pour mener à bien leur mission. « Certains chiens n’arrivent pas à être suffisamment calmes pour guider un déficient visuel. Il faut que l’animal présente le bon caractère : docile, serein, posé, et qu’il obéisse parfaitement. Ce sont de vrais compagnons » commente encore le directeur.
S’il ne convient pas pour guider un aveugle, le chien intégrera une autre famille, souvent celle qui l’a élevé.
« La famille d’accueil lui donne les premières bases de sociabilisation. S’il y a des enfants, c’est encore mieux mais ce n’est pas toujours évident de trouver un accueil. Evidemment, pour les familles qui ont accueilli un chien pendant presque deux ans, c’est souvent un peu dur de le voir partir, même pour être donné à un aveugle ».
Evelyne habite à Saint-Soupplets et a accueilli une petite chienne labrador il y a plusieurs années. Elle confie : « Nous avons pris un chien guide d’aveugle car les enfants voulaient un chien et mon mari et moi, non. Alors nous avons pensé que d’en prendre un temporairement était un bon compromis. Ça s’est bien passé. Evidemment nous nous sommes attachés et ça a été un peu difficile quand il a fallu la rendre après près de deux ans. Mais ça nous a permis de confirmer que nous n’étions pas faits pour avoir un chien. C’est beaucoup de contraintes et nous ne nous en rendions pas compte. Nous avons été en quelque sorte soulagés quand elle est partie. Nous avons fait une bonne action. Cependant nous ne replongerons pas : un chien, c’est une responsabilité. Pour nous, le cochon d’Inde suffit ! »
Le champ d’action de l’association de Coubert s’étend sur Paris et les départements franciliens : l’Essonne (91), les Hauts-de-Seine (92), la Seine-Saint-Denis (93), le Val-de-Marne (94), le Val-d’Oise (95), la Seine-et-Marne (77), les Yvelines (78), l’Aube (10), le Loiret (45), l’Oise (60), l’Yonne (89), la Marne (51) et l’Eure-et-Loir (28).
Chiens Guides d’aveugles d’Ile-de-France, lieu-dit » Le Poteau », RD 319, 77 170 Coubert – www.chiens-guides-idf.fr