Les lycéens de Balzac à Mitry-Mory ont manifesté contre la réforme du Code du travail présentée par Myriam El Khomri, ministre du Travail. Un nouvel appel est lancé par les syndicats qui prévoient un autre mouvement de grève, jeudi 31 mars.
Les lycéens d’Honoré-de-Balzac ont répondu en nombre au mouvement national lancé jeudi 17 mars par les syndicats dont l’Unef, le syndicat majoritaire chez les étudiants, contre le projet de loi El Khomri. « Le sentiment général, c’est un gouvernement qui essaye de bricoler, de nous enfumer pour que la mobilisation des jeunes faiblisse », a déclaré William Martinet, président de l’Unef.
A 7 heures du matin devant Balzac, certains élèves étaient déjà en train de distribuer des tracts dénonçant la nouvelle loi du travail et appelant à aller manifester à Paris-Nation à partir de 11 heures.
« On ne comprend pas comment un tel projet peut exister ! Il est contesté par tout le monde et on espère bien arriver à faire reculer la ministre » lance Faouzia, lycéenne de 17 ans mêlée à l’attroupement.
En effet, face à la fronde généralisée dressée contre la loi travail qui prévoit de réformer le Code du travail et d’y apporter des amendements, Myriam El Khomri a dû déjà faire un pas en arrière, lâchant une partie de son texte. Le ministre penserait d’ailleurs que le plus dur est passé et que le mouvement prévu à nouveau dans dix jours sera moins insistant que la première vague.
Les syndicats ne l’envisagent pas du même œil mais semblent malgré tout divisés : pour la CGT, « le projet de loi est inacceptable » alors que la CFDT parle d’un « texte très déséquilibré » et FO « d’un projet de loi qui vaut une grève ». Tous (à part la CFTC et FO) ont signé un texte la semaine dernière et réclament des modifications au projet de loi : « Retrait du plafonnement des indemnités prud’homales lors de licenciements abusifs, suppression du régime dérogatoire aux 35 heures ou disparition des nouvelles dispositions relatives au licenciement économique… » Les syndicats qui n’adhèrent pas aux modifications préféreraient un retrait radical du projet.
Jeudi, les manifestants ont bloqué l’accès au lycée Balzac. A l’heure d’arrivée des autres élèves, quand les bus les ont déposés, il était difficile d’atteindre les portes d’entrée de l’école. Certains élèves ont cependant préféré assister aux cours tandis que des professeurs sont venus soutenir la manifestation.
Le maire, Charlotte Blandiot-Faride, et sa première adjointe, Marianne Margaté, ont rencontré une délégation de lycéens en les assurant de leur soutien.
A 9 h 45, le mouvement s’est dissipé. Des élèves ont rejoint les salles de classe, d’autres, moins motivés, sont rentrés chez eux. Les plus convaincus se sont acheminés vers la manifestation des étudiants à Nation puis vers la manifestation syndicale, place de la République.
La loi travail réduirait le pouvoir du code du travail au profit des conventions collectives, ce qui ferait perdre des droits à un grand nombre de travailleurs (dont l’entreprise n’applique aucune convention).