Courtry ► Yves Bazin, l’ostéopathe qui a du chien

Yves Bazin est un ostéopathe pas comme les autres. Ses patients sont des chiens. Chaque jour, il parcourt sa ville, Courtry, ses alentours et au-delà pour soulager les douleurs du meilleur ami de l’homme.

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Yves Bazin est un ostéopathe… de chiens. Le Courtrysien soulage les amis à quatre pattes… autrement dit, il pratique l’ostéopathie canine. Un vrai « métier-passion », selon ses propres mots, qui le conduit à  intervenir chez les particuliers, dans les refuges, dans les SPA et à être le partenaire des vétérinaires pour, comme il explique, « remettre les chiens en état et leur donner une nouvelle chance afin qu’ils retrouvent un équilibre physique et psychique ».

Récupération, stretching, relaxation

Les animaux à qui il rend visite souffrent en général de « dysfonctionnements » (terme utilisé en ostéopathie pour qualifier la souffrance) au niveau osseux, articulaire, musculaire ou neurologique. Il soulage les compagnons en massant en manipulant ou en appuyant sur des points nerveux, le vétérinaire restant le référent santé. L’ostéopathe apporte avant-tout des soins complémentaires qu’ils soient post-opératoires ou en récupération musculaire. Le praticien, grand adepte de la médecine douce, propose également du stretching et de la relaxation. Les chiens ont aussi le droit de se sentir bien !

Samedi 5 mars, magjournal a rencontré le spécialiste. Il explique : « Les séances durent en général une heure mais tout dépend de l’animal qui, à la différence des humains, ne parle pas. La tâche peut paraître un peu plus difficile mais en pratique, l’ animal s’exprime. On voit qu’il a mal lorsque son comportement est modifié ou inhabituel. Un chien ne se plaint pas mais peut avoir des difficultés à marcher, boîter ou peut simplement ne pas vouloir sortir. Un maître qui est attentif sait que l’animal n’est pas bien ».

« Aie confiance… »

Le professionnel commence toujours ses interventions en mettant à l’aise et en confiance le chien et ce n’est pas chose simple car chaque animal réagit différemment. « Il faut prendre son temps » insiste Yves qui se souvient du jour où il a récupéré Vita, une femelle basset artésien normand de 11 ans. Battue et maltraitée par ses anciens maîtres, elle est devenue très peureuse. « Chaque fois que je sortais le balai, pour simplement faire le ménage, elle se cachait ou s’enfuyait » raconte son soigneur qui a mis six mois pour la rendre plus confiante. Yves, qui travaille aussi sur le comportement, sait détecter si le chien n’est pas bien dans sa tête : « Lorsqu’on voit le chien aboyer pour rien ou détruire des objets, c’est qu’il y a un problème qui est soit d’ordre physique soit de l’ordre du relationnel entre l’homme et l’animal ».

L’ostéopathe soigne les chiens de tous âges et toutes les races, même ceux qui sont catégorisés*. Dans son pavillon à Courtry,  séjournent en plus de Vita trois autres chiennes récupérées dans des refuges. Toutes ont été traumatisées dans  leur vie « précédente ». Wasa, une femelle berger allemand croisée âgée de 11 ans et demi, est handicapée d’une patte. La doyenne, c’est Poppy, un épagneul papillon de 15 ans et la plus jeune est Bitsy, un chihuahua abandonnée au Canada il y a deux ans et ramenée en France. Toutes ont eu une histoire triste qu’elles ne peuvent pas raconter mais que le corps, les os et le comportement laissent deviner.

Le Courtrysien exerce son métier depuis deux ans, se rend toutes les semaines au refuge de Villevaudé et au centre d’éducation canine du Pin. Il lui arrive aussi de pratiquer des soins à d’autres espèces :  des chats et même une fois… une chèvre.

*Les chiens susceptibles d’être dangereux sont répartis selon deux catégories : les chiens d’attaque (catégorie I ) et les chiens de défense (catégorie II). Voir ici

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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