Meaux ► Beauval, rénovation et relogement : « pas de vue sur mer »

Rénovation et relogement : Les habitants du quartier de Beauval à Meaux n’auront pas d’appartements avec vue sur mer. « On ne pourra pas donner accès à l’impossible, mais nous avons commencé le relogement des familles qui expriment leurs souhaits » ont indiqué les élus lors de la réunion publique à l’espace Caravelle, justement dans le quartier C rénové.


Le maire, Jean-François Copé, ainsi que ses adjoints et les responsables du PNRU (Programme national de rénovation urbaine) ont expliqué aux habitants, vendredi 1er avril, la suite du projet après les démolitions des derniers tripodes en novembre 2015.

112 familles ont déjà été reçues par la municipalité dans le cadre du relogement. Les rendez-vous se prennent avec les élus qui enregistrent les demandes et proposent des logements aux familles.

D’un côté, il y a ceux qui préfèrent prendre les devants, comme la mairie le conseille, d’un autre, ceux qui attendent et espèrent qu’on leur apportera un logement au pas de leur porte… de l’appartement qu’ils vont devoir quitter d’ici 2018.

Maarouf et Inès habitent dans la résidence Argonne. Le couple recherche un appartement plus grand et s’impatiente : « Nous avons quatre enfants et occupons un T3. Il y a de l’humidité et nos deux filles font de l’asthme. Nous avons fait depuis plusieurs années une demande d’un 5 pièces, mais pour le moment on ne nous propose rien ». L’immeuble que la famille occupe ne sera démoli qu’en 2025.

Maryvonne, qui vit au square Adam de la Halle, « en a marre » : « Je veux déménager » martèle-t-elle. Résidente du quartier depuis 40 ans, elle s’interroge sur le projet : « N’est-ce pas déplacer les problèmes ? ». Son voisin, Jean-François, acquiesce et se plaint : « Les jeunes jouent au ballon jusqu’à tard le soir et certains font de la mécanique sur le parking chaque week-end, alors que c’est interdit. L’OPAC ne fait rien ». Il ne reconnaît plus son quartier. Mireille constate beaucoup de dégradations et  se souvient avoir été insultée parce qu’elle aurait osé « rappeler à l’ordre des parents sur le comportement de leur enfant ».

95% des habitants relogés

A une habitante qui a peur « d’être relogée après les autres », le maire a expliqué qu’il ne pouvait pas « mettre 1,5 l d’eau dans une bouteille d’un litre » mais a promis que sa situation serait étudiée. Artur Jorge-Bras, l’adjoint au maire délégué à l’habitat, a de son côté tenté de rassurer : « 95 % des familles des tours Auvergne et Artois [ndlr : démolies en novembre 2015] ont été relogées à Meaux. Les tours Anjou, Albret et Alsace, abritant 507 logements, seront démolies en 2019. Les services de la ville ont rencontré 138 familles et ont établi un dossier personnalisé pour chacune, 17 d’entre-elles ont même déjà été relogées. »

Par ailleurs, Meaux Habitat, le bailleur, a rappelé son obligation de ne pas augmenter les loyers. « Le prix ramené au m2 restera le même » a souligné Paul Gilbert, le directeur général.

Les ambitions de la municipalité

Jean-François Copé a annoncé la poursuite de la déconstruction et de la rénovation du quartier de Beauval. Après les tours Anjou, Albret et Alsace, Camargue et Chambord seront démolies en 2022, puis Aquitaine et Argonne en 2025. Les protocoles garantissant le financement des démolitions ont été signés. « Nous voulons faire la même chose que ce que l’on a fait dans le quartier Colbert, une véritable réussite. La situation n’est plus tenable avec l’insalubrité, l’insécurité. Notre expérience prouve que les conditions de vie s’améliorent avec des immeubles de quatre étages » a indiqué le maire.