Robert Marchand, a fêté ses 104 ans en compagnie de ses amis et amies cyclistes de Mitry-Mory, dimanche 13 décembre. Autant dire l’année dernière !
Le petit bonhomme aux mille vies a toujours bon pied bon œil et il le fait savoir aux nombreux fans qui l’applaudissent aux bords des routes lors de ses randonnées cyclistes. Toujours en forme, Robert, à 104 ans, a pris le RER à la gare de Mitry-Villeparisis, puis le TGV à la gare de Lyon, direction Valence, où son ami Gérard Mislter l’attendait, pour s’offrir une étape du tour de France 2016. « Je tenais à faire quelque chose de spécial pour mon anniversaire » dit-il. La veille de la date, il a préparé son sac. Il a toujours l’esprit de l’aventurier, celui-là même qui ne l’a jamais quitté. Rien n’est laissé au hasard, tout est méticuleusement préparé. « Il ne faut rien oublier, surtout la brosse à dents, et quelques photos de moi pour mes fans » plaisante Robert. Robert, c’est un drôle de phénomène : de son mètre cinquante-huit, il en étonne plus d’un.
Une étape du contre la montre ne s’improvise pas. Toute l’équipe ardéchoise a orchestré l’aventure. En Ardèche, ça grimpe ! Et Robert a enfourché le vélo et appuyé sur les pédales pendant 22 km… 22 km de grimpette au-dessus des Gorges, soit les deux tiers de la course du contre la montre de la 13e étape du tour de France 2016.
« Les coureurs vont en baver, surtout dans les cinq premiers kilomètres » a commenté le plus que centenaire.
Après avoir vécu deux guerres, l’exode, les durs travaux à 13 ans dans une ferme où il devait laver les vaches, un passage chez les Pompiers de Paris, divers petits boulots à Paris et à Mitry-Mory, il déclare fièrement : « Je ne me suis jamais inscrit au chômage ! »
En 1947, son goût pour l’aventure l’attire au Venezuela où il deviendra tour à tour éleveur de poules, planteur de canne à sucre et enfin routier. Chassé par la junte militaire, il rentre en France puis repart au Canada pour faire bûcheron, mais se rendant à l’évidence qu’il n’est pas trop fait pour ça, Robert rentre dans les années 1960 à Mitry-Mory. Il achète alors un bout de terrain et deviendra maraîcher : « Là, j’en ai bavé » se rappelle-t-il. Il passera ensuite à vendeur de chaussures puis à marchand de vin. C’est par ce dernier commerce qu’il découvrira l’Ardèche à bord de son H Citroën, se rendant à la cave de Lablachère près de Vallon-Pont-D’arc où il s’approvisionnait à l’époque.
A 67 ans, il décide de reprendre le vélo, une passion qu’il gardait au fond de son âme : il avait participé à sa première course à 14 ans. Depuis son retour sur le cadre, il a enchaîné les randonnées et les courses les plus prestigieuses comme un Paris-Moscou… Eh oui, il l’a fait ! Plus récemment, il a réalisé des records sur piste, dans la catégorie des plus de 100 ans, créée à sa demande par l’Union Cycliste Internationale : record des 100 km en 2012 et record de l’heure en 2014. Evidemment, il est l’unique compétiteur.
Entouré de ses amis, Les Cyclos Mitryens, il a fêté son anniversaire, dimanche 13 décembre, à la salle des Cheminots où un gros gâteau l’attendait. Robert Marchand a raconté son aventure ardéchoise, il a aussi parlé politique, vie sociale, santé, littérature… Il ne lâche rien l’ami Robert !