Dorénavant, à Meaux, les chiens ne pourront plus déposer leurs crottes n’importe où. Et ce sont les maîtres qui vont payer la facture s’ils ne font pas attention.
C’est pour lutter contre les incivilités qui polluent visuellement le quotidien des Meldois et des visiteurs extérieurs que la ville de Meaux a voté pour l’application d’un arrêté municipal concernant les déjections canines.
S’il est pris en flagrant délit par la police municipale, le propriétaire d’un chien peu respectueux (le propriétaire, pas le chien) devra payer une amende de 68 € et ramasser les crottes de son animal.
Jeanine, une habitante de Meaux, raconte : « Je trouve que cette initiative est très bien. C’est vrai que c’est sale de trouver des crottes sur les trottoirs, parfois à chaque coin de rue. Je déteste ça mais surtout c’est vraiment dégoûtant de marcher dedans et encore plus quand il s’agit des enfants. L’autre fois, j’ai dû nettoyer les chaussures de ma petite-fille de quatre ans parce qu’elle avait marché dans du caca de chien. On ne pouvait pas rentrer tout de suite à la maison, on s’est débrouillées comme on a pu avec un mouchoir en papier. Mais j’imagine si ça arrive et qu’on doit prendre le bus par exemple ! Bref on est rentrées, heureusement j’habite en centre-ville alors on n’était pas en voiture. Il fallu que je déloge la crotte des dessins de la semelle… Les gens n’ont qu’à ramasser les crottes de leur chien… »
A Meaux, il y a des « toilettes pour chiens », sauf qu’aucun chien ne veut y aller parce qu’il y a trop d’odeurs des autres et que pour eux aussi, les crottes sont dégoûtantes. Alors la solution, c’est évidemment de se promener avec un sac en plastique dans la poche et de ramasser l’objet du délit – ou plutôt de la contravention – pour la jeter à la poubelle.
A quand l’application de la loi qui interdit de
C’est dans les années 60 que les panneaux d’interdiction de cracher ont disparu des villes. Les avancées de la médecine et la prise de conscience des gens que le crachat pouvait être vecteur de maladies (on parlait quand même de la tuberculose) ont fait leur effet. Tout le monde a arrêté de cracher. Ainsi bienséance et hygiène publique ont éradiqué le crachat… un temps car dans les années 70, il fait son grand come back. Celui-ci viendrait d’une part des sportifs qui n’ont jamais lâché l’habitude sur les stades et que les adolescents ont copiés, d’autre part du brassage des populations, d’après le livre écrit en 2005 par Martin Monestier (Le Crachat, beautés, techniques et bizarreries des mollards, glaviots et autres gluaux, aux éditions du Cherche-Midi) qui expliquait : » Cette habitude est parfaitement acceptée dans d’autres régions du monde… C’est une façon de laisser son empreinte, de s’affirmer ».
Le crachat pourrait-il être alors une façon de marquer son territoire… comme les chiens ? On y revient. Heureusement, les humains font encore leurs besoins dans les toilettes, à l’abri des regards et où les déjections peuvent être évacuées…