Marne-et-Gondoire ► La communauté au chevet de la santé

La première séance de l’année de la CAMG (Communauté d’agglomération de Marne-et-Gondoire) s’est tenue, lundi 16 janvier, à Bussy-Saint-Martin. Les 51 élus ont débattu de plusieurs points, dont la prise d’une nouvelle compétence majeure : celle de la santé.

Une nouvelle compétence pour l’interco

« On s’est dit qu’il fallait prendre la compétence santé parce que l’intercommunalité doit veiller à son offre de santé pour endiguer la désertification médicale. Dès lors, nous aurons jusqu’à deux ans, à compter du transfert, pour déterminer le champ de la compétence. Il n’est évidemment pas question que l’on construise un hôpital. En revanche, on peut envisager de construire des maisons de santé » a expliqué Jean-Paul Michel, président de Marne-et-Gondoire.

« Une logique de territoire »

Un comité de pilotage va être mis en place pour plancher sur le sujet et Thibaud Guillemet, le maire de Thorigny-sur-Marne, est pressenti pour l’animer.  « La prise de compétence est une logique de territoire et de bassin de vie qui va de pair avec notre développement économique et celui des transports. C’est aussi faire face à une difficulté que nous connaissons tous, petites ou grandes communes ».

Le maire de Thorigny poursuit : « Même si la CAMG n’a pas vocation à se substituer aux enjeux portés par l’Agence régionale de santé et la dimension nationale, nous pouvons apporter notre pierre pour pouvoir développer, accompagner, accueillir, soutenir l’installation de praticiens médicaux qui vont nous permettre de répondre à cette grande difficulté que nous avons, c’est-à-dire un seuil de généralistes et de spécialistes bien inférieur au reste de l’Ile-de-France et de la France ».

Cartographie des médecins :

de fortes disparités

Une première étude a été faite, en août 2016, sur le nombre de médecins généralistes et leur répartition sur le territoire de Marne-et-Gondoire. Elle révèle de grandes disparités puisque, sur ses dix-huit communes, seulement dix en affichent au moins un.

Ainsi, soixante-trois praticiens sont recensés : Lagny-sur Marne (24), Bussy-Saint-Georges (15), Thorigny-sur-Marne (7), Montévrain (5), Chanteloup-en-Brie (3), Conches-sur-Gondoire (3), Pomponne (2), Saint-Thibault-des-Vignes (2), Collégien (1), Dampmart (1).

A titre de comparaison, le nombre de généralistes pour 10 000 habitant est de 9,6 pour la France, 7,7 pour  l’Ile-de-France, 7,1 pour la Seine-et-Marne et de 7,2 pour Marne-et-Gondoire.

Réinventer peut-être le service public

« La compétence santé n’englobe pas uniquement le soin des maladies mais comprend également de s’occuper de prévention, de handicap, du vieillissement et des services à la population » intervient Gisèle Queney, conseillère municipale à Thorigny-sur-Marne.

Christian Robache, maire de Montévrain, s’est montré réservé sur l’installation tous azimuts de cabinets médicaux subventionnés car ils « restent parfois désertés du fait  d’une absence de transports ou d’accès ». Il loue toutefois le principe de la délégation à l’interco : « Avec la prise de la compétence santé, on s’aperçoit que l’on est en pleine révolution parce que l’on est en train de dessiner notre territoire… Il faudra peut-être réinventer le service public ou le complémenter par rapport à nos offres ».

Soumise aux votes, la proposition  a été adoptée à l’unanimité. Chaque commune devra délibérer par la suite au sein de son propre conseil municipal.  « Une prise de compétence pour une intercommunalité, c’est quelque chose de fondamental, une avancée particulièrement importante, et je suis heureux que l’on puisse avoir l’unanimité sur le sujet » a commenté Jean-Paul Michel.