Le sel, c’est presque le piment de la vie pour certains. Même si tout le monde sait dorénavant qu’il ne faut pas en prendre « trop », les salières sont encore sur les tables et les grains blancs dans nos assiettes… Et vous, vous en êtes où ?
Avez-vous souvent recours aux plats industriels préparés ? A la restauration rapide ? Mangez-vous beaucoup de pain ? De la charcuterie – jambon de porc ou de poulet compris – ajoutez-vous du sel à l’eau des nouilles ? Avez-vous l’impression qu’à la première bouchée votre plat n’a pas de goût ? Et vous aller chercher la salière…
36% des femmes et 67% des hommes ont des apports en sel supérieurs à 8g/j. Une réduction de 10% de la consommation de sel pourrait permettre de sauver des millions de vies, selon une étude publiée dans la revue médicale The British Medical Journal (BMJ). Et pour cause, au premier plan, c’est l’hypertension que le sel fait grimper. Si on prend moins de sel, l’hypertension a tendance à baisser également.
Si vous dépassez les 5 g recommandés par jour, il va falloir songer à diminuer sérieusement les doses. Pourquoi « sérieusement » ? Parce qu’il va falloir serrer les dents, être fort et réduire l’apport. Il va donc falloir « penser » à votre consommation… Ça demandera un effort, surtout au début. Après, ce n’est qu’une question d’habitude.
Au supermarché, pour faire le bon choix, une analyse des étiquettes s’impose. Si le plat dépasse les 2 g pour 100 g, il est hors limite : la juste dose étant de 1 g par portion. À la maison, le soir, des légumes surgelés bruts assaisonnés d’herbes en petit pot surgelés eux aussi sont à privilégier. Le but est de ne pas cumuler deux plats préparés dans la même journée. Les soupes, plébiscitées en hiver, ne doivent pas contenir plus 1 g pour une portion de 200 ml, voire 0,5 g. Tenir un petit journal de bord peut aider à avoir une idée précise de sa conso personnelle.
Aujourd’hui, même si la consommation de pain ou de charcuterie reste parfois élevée, c’est surtout l’engouement pour les produits junk food salés, type chips, crackers, qui touchent principalement les adolescents, qui est pointé du doigt. Le soir devant la télé, vous allez ingurgiter une quantité de sel énorme sans vous en apercevoir. Certaines marques vendent des chips qui affichent près de 3 g de sel pour 100 g ».
Enfin, des apports suffisants en calcium, magnésium et potassium permettent de réguler la tension artérielle et ainsi d’avoir un effet antagoniste au sel. Les lentilles, les poissons gras, les pruneaux, les fruits secs, les légumes verts, les bananes et le chocolat noir en regorgent. Bien sûr, n’en engouffrez pas non plus des quantités phénoménales car le remède pourrait être pire que le mal. En effet, les fruit secs par exemple, même s’ils contiennent d’excellents nutriments, sont assez caloriques. Alors pas trop quand même…
Selon l’Inserm, l’hypertension artérielle est la plus fréquente des affections cardiovasculaires, touchant environ 20% de la population adulte. Son incidence augmente avec l’âge de sorte que le pourcentage d’hypertendus est particulièrement faible chez les personnes âgées de 20 ans et croit ensuite régulièrement pour atteindre 40% chez les personnes âgées de 65 ans et 90% chez celles de 85 ans.
Réussir le pari des 5 g recommandés par jour, signifie qu’il faudrait se cantonner à la consommation journalière suivante : du pain avec 1,5 g à 2 g de sel, une portion de fromage avec 1 g de sel, le plat du midi avec 1 g également, le plat du soir, un dernier gramme.
Face à la mission ultra difficile, il va falloir ruser en intégrant quelques principes diététiques. On peut maîtriser sa consommation journalière en dehors de la maison, tout en sachant que la choucroute de la cantine ou le pot au feu du restaurant sera salé quoiqu’il arrive. 6 à 8 g par jour, c’est jouable. L’objectif est pour l’instant tenu par 5% des hommes et 18% des femmes qui ont un apport de sel total inférieur ou égal à 6g par jour.
En s’intéressant à la teneur en sel des produits par exemple, on a plus de chances de s’en sortir. Hormis le principe de base de ne pas saler des plats déjà salés, on évite de cumuler les produits qui en contiennent. Par exemple, les fans de fromage choisiront l’emmental et le chèvre frais qui sont les moins salés. Si le repas est composé d’une tranche de jambon, d’un morceau de pâté ou de saucisson, le fromage sera écarté au profit d’un yaourt ou d’un fromage blanc, ou encore mieux, un fruit.
La quantité de sel cachée dans les aliments transformés issus de la grande distribution (les plats cuisinés, les soupes, les sauces) est aujourd’hui dans la ligne de mire des nutritionnistes et des autorités sanitaires.