Les organisateurs du concert inter religieux pour la paix avaient prévu, samedi 21 novembre, 500 places mais les sièges et les bancs de l’église Notre-Dame-du-Val à Bussy-Saint-Georges se sont vite remplis. Il aurait presque fallu des strapontins….
Le concert, où se sont succédés sur la scène musiciens juifs et musulmans, danseuses laotiennes, chorales et joueurs de percussions chinoises, était prévu depuis des mois. « Nous devions parler de la paix et de l’environnement afin de délivrer un message pour la COP21 qui doit s’ouvrir début décembre » explique Khouba Sounthone Ratsaphon, secrétaire générale de la communauté laotienne à Bussy. Laurence Berlot, pasteur de l’église protestante unie, ajoute : « La question de l’environnement est abordée dans la Bible ».
La manifestation a cependant pris de l’ampleur après les attentats de Paris du vendredi 13 novembre. Le public a accueilli le maire, Chantal Brunel, et les ministres des religions représentées dans la commune. « Nous avons réussi à convaincre le préfet de maintenir la manifestation » a confié l’élue. En effet, « les événements tragiques à Paris sont un électrochoc. Les Buxangeorgiens ont besoin de communier ensemble » constate Dominique Fontaine, le curé de la paroisse.
Catholiques, protestants, musulmans, juifs, bouddhistes cohabitent depuis 2012 autour de l’esplanade des religions à Bussy, où ont été construits une mosquée, deux pagodes, une synagogue et un temple arménien.
Très vite, samedi, les représentants ont entamé des discussions et se sont mis au travail. « Nous avons constaté qu’un certain nombre des jeunes de nos communautés aiment jouer de la musique, et que certains se retrouvent au conservatoire. L’idée est venue peu à peu de proposer un grand concert pour la paix » précise Farid Chaoui, président de l’association musulmane qui a commencé son intervention en martelant que « tuer au nom de Dieu est un blasphème, c’est une perversion totale de la religion ». Claude Windisch, représentant de l’association juive, a rappelé que la musique est « le moyen de retrouver ces sentiments de fraternité et que le vivre-ensemble est plus fort que la peur ». Vénérable Man Qian, représentante bouddhiste, a insisté sur le caractère « vital de transformer les comportements violents en comportements pacifiques ». Jeremiah Martin, pasteur, a souhaité que « ce concert fasse de nous des artisans de la paix dans nos familles, nos quartiers, dans les entreprises pour que les discours de haine et de peur ne prennent pas le dessus. »