Marc Fayot, instituteur estimé de générations d’élèves de l’école Beaupré, s’est éteint. La figure othissoise a exercé pendant 30 ans et tous, parents et enfants, le connaissaient.
Avec lui, la fin de l’année 2015 a vu disparaître soudainement non seulement l’instituteur mais également un éducateur hors pair, qui après avoir été un joueur, est devenu entraîneur des jeunes rugbymen et de l’équipe féminine.
Sa disparition a ainsi ému et endeuillé anciens élèves, collègues, sportifs, amis. Connu et apprécié unanimement, Marc laisse un grand vide à Othis.
Sa gentillesse, son humour, ses valeurs humanistes, son goût pour la musique vont manquer. Et c’est le cœur serré qu’une foule dense, rassemblée autour de ses proches, l’a conduit à sa dernière demeure, jeudi 7 janvier. Anciens collègues, anciens élèves, sportives et sportifs et amis de toujours, parfois venus de très loin, lui ont rendu un hommage particulièrement émouvant. C’est sur la célèbre chanson de Georges Brassens, « Les copains d’abord », interprétée par Yves Uzureau que s’est fait le dernier adieu.
Le maire, Bernard Corneille a prononcé un éloge funèbre : « Marc nous a quittés, brutalement, au terme d’une vie trop courte. Une vie de travail, une vie de sportif, une vie d’éducateur, une vie d’amour et d’amitié. Au moment de lui rendre hommage, au moment du dernier au revoir, c’est à toi, Michel, son frère, à toi Danielle, sa compagne, à vous Béatrice et Baudoin que nous pensons, c’est-à-dire à ceux qui l’ont connu intimement et ont vécu près de lui. Ainsi qu’aux amis les plus proches.
C’est à eux que je veux adresser, au nom de tous, nos condoléances, notre sympathie et notre soutien dans l’épreuve. Mais maintenant, à l’instant ultime, celui de la dernière séparation, c’est à toi Marc que vont toutes nos pensées. Toi qui as travaillé et vécu dans cette ville pendant plus de 40 ans. Ton métier d’enseignant t’a conduit d’abord au Collège Jean-Jacques Rousseau, puis à l’école Beaupré où tu as exercé toute ta carrière.
C’est là que tu as transmis ton savoir, tes valeurs humanistes, ton esprit de tolérance et de respect de l’autre, à des générations d’écoliers.
Il suffit de lire leurs messages sur les réseaux sociaux, de voir ici leur émotion pour mesurer la peine qu’ils éprouvent et l’admiration qu’ils te portent, toi qui as su les éduquer, au sens fort du terme, leur transmettre le plaisir d’apprendre et leur enseigner la vie.
Le souvenir du maître que tu as été ne s’effacera pas, pas plus qu’il ne s’effacera pour tes collègues et les parents d’élèves qui ont partagé pendant de longues années ta bonne humeur, ton sens de l’amitié et ton goût de la musique.
Et puis il y a eu le sport, le rugby où tu as été joueur et entraîneur. Et là, auprès des jeunes et des moins jeunes, auprès de l’équipe féminine, tu as poursuivi avec passion ton métier d’éducateur. Tu as illustré et tu as fait tienne l’affirmation : le rugby, école de la vie. Tu y as transmis les valeurs de ce sport. En enseignant le respect d’autrui, la solidarité, le goût de l’effort, l’intelligence du jeu, et le courage individuel. Tu y as transmis magistralement le goût de l’action et de la réalisation collective.
Là encore, des générations de joueurs, des plus modestes aux plus confirmés, savent combien ils te sont redevables du plaisir qu’ils ont pris et prennent à ce jeu de ballon, combien ils te sont redevables d’avoir appris de toi le sens du don et du partage qu’exige la pratique de ce sport et que l’on conserve ensuite pour la vie, une fois les maillots et les crampons rangés, le terrain abandonné.
Un terrain, celui de Beaumarchais, sur lequel tu as tant donné, portera bientôt ton nom pour toujours.
Et puis, Marc, toi notre pote, notre copain, nous sommes ici quelques un à avoir vécu avec toi, de belles années de jeunesse. Combien de souvenirs de matchs à tes côtés, de matchs gagnés et de matchs perdus.
Toi Marc qui fus un joueur exemplaire, dur au mal, rapide, virevoltant, toi qui en bout de ligne, concluais toujours les actions collectives, toi qui d’une pirouette, ou d’un sprint rageur faisais basculer une rencontre.
Nous gardons en mémoire le joueur que tu as été, le coéquipier modèle, celui qui ne se plaignait jamais, mais au-delà du joueur, c’est toi le copain, toi l’ami que nous pleurons. Celui avec qui nous partagions des moments fraternels, de franche rigolade et de plaisirs simples. Celui qui accompagnait nos troisièmes mi-temps et nos soirées, en sortant sa guitare pour jouer du Brassens, que tu aimais tant, et dont le répertoire n’avait pour toi aucun secret. Celui qui aimait plaisanter, rire, rendre service. Celui qui, tout simplement était bon, celui qui avait le goût des autres.
Alors Marc, nous en voulons terriblement à la camarde, celle qui vient de t’enlever à notre amitié, celle qui nous prive de poursuivre avec toi un bout de chemin, pour rire encore et encore chanter, chanter l’amitié, chanter la vie.
Au moment de nous séparer pour toujours, en guise de dernier verre et de dernier adieu, Yves, notre copain, va jouer et interpréter une chanson que nous chantions souvent ensemble. Une chanson qui était le symbole de ce que nous étions, l’hymne qui nous rassemblait. Marc, elle est à toi cette chanson. Pour toujours, pour l’éternité. Rien qu’à toi, Marc. »