Dammartin-en-Goële a voulu marquer d’une plaque et d’un chêne sa solidarité aux victimes des attentats commis par les terroristes à Paris en 2015. Dimanche 10 janvier, une cérémonie s’est déroulée au parc de la Corbie.
Le rendez-vous avait été fixé sur la place des Prieurs. De là, le cortège avec des élus de la ville ainsi que des alentours et le sous préfet de Meaux, Jean-Noël Humbert, s’est rendu au parc de la Corbie. Dans son discours qui a rappelé les attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan ainsi que divers actes terroristes isolés, le maire, Michel Dutruge, a raconté à nouveau l’arrivée des deux terroristes, les frères Kouachi, à l’imprimerie CTD de Dammartin, le 11 janvier 2015. Là, ils ont pris en otage le patron, Michel Catalano et son employé. « Ce jour-là, l’imprimeur et sa femme, ainsi que l’employé, ont vécu l’enfer. Tout Dammartin a été meurtrie et reste traumatisée » a-t-il indiqué.
Dimanche, Michel Catalano a préféré ne pas être là. Il n’a pas voulu être replongé dans l’histoire qui l’a, lui et son épouse Véronique, plongé dans la détresse et a provoqué un choc psychologique difficilement réparable. Il a confié « être parti pour son anniversaire et que ça tombait bien ».
C’était peut-être également le cas pour d’autres, moins exposés au moment des faits il y a un an mais malgré tout toujours traumatisés. En effet, si pour la marche blanche qui a suivi les attentats du Bataclan en novembre, le cortège comptait 11 à 12 000 personnes, soit plus que la population de la commune (9 000 habitants), celui de dimanche n’a rassemblé qu’environ trois cents personnes. « Les gens ont une surdose avec les infos à la télé. On ne voit que ça, on ne parle que de ça. Moi, je n’ai pas participé car j’en ai assez » a indiqué dimanche midi, Véronique, une habitante de Claye-Souilly. Pareil pour Loïc et sa famille, habitants de Dammartin : « On est tellement bassinés par tout ça à la télé qu’on n’a pas envie d’en ajouter. Ce n’est pas du tout qu’on ne veuille pas être solidaires, bien au contraire, et surtout pour l’imprimeur, mais nous avons été choqués par les attentats aussi et nous voulons aussi arriver à évacuer l’angoisse. Alors fêter les un an des premières attaques des terroristes, ça ne nous disait rien ».
Sur place, les participants n’auraient pas envisagé de passer le cap sans « une commémoration, quelque chose de la mairie ». C’est pour l’hommage aux victimes qu’ils sont venus et aussi pour continuer à panser leurs plaies toujours à vif, comme Cyril, habitant de la ville : « Ça reste au fond de moi en permanence. Dès que j’entends un bruit un peu fort, je sursaute un peu plus qu’avant. C’est bien cette cérémonie car on se retrouve entre nous, ça rassure, même si on sait que c’est illusoire et que le terrorisme peut frapper n’importe où, n’importe quand. »
Après le discours, le maire a invité les enfants à planter un chêne en symbole de solidarité aux victimes des attentats. Une plaque commémorative marque dorénavant l’emplacement en haut du parc, parmi les arbres majestueux.
Le maire, de son côté, a annoncé qu’un nouveau local allait être construit pour l’imprimerie. Les choses s’éclairent un peu pour Dammartin qui a pourtant été à nouveau secouée dernièrement, dans la nuit du 17 au 18 décembre par des incendies de voitures sur la place rue Eugène-Hémar et des actes de vandalisme autour de la mairie les nuits suivantes (Voir notre article ici).
Une fois la cérémonie terminée, sur le chemin du départ, à l’extérieur du parc, des participants ont fait remarquer qu’ils regrettaient que les gendarmes n’aient pas figuré parmi les personnes remerciées. Des témoignages sont parus sur la communauté Facebook « Les Gend’s ». Gendarmes et policiers municipaux étaient malgré tout à l’entrée de la Corbie, dimanche matin, pour sécuriser les lieux.