L’histoire est des plus émouvantes et c’est touché par le courage et l’acte d’Etienne Germain, chauffeur de taxi parisien qui s’est présenté volontairement du convoi devenu célèbre des Taxis de la Marne, que Brice Bellier a voulu faire élever une plaque commémorative. Celle-ci sera inaugurée samedi 6 juin à 11 heures à la ferme de Moranval dans l’Oise.
Brice Bellier est un passionné, héritier d’un véritable Taxi de la Marne. Il a tout organisé afin de rendre hommage au taxi cité à l’ordre des armées, Etienne Germain… 100 ans après.
Un hommage rendu possible
La compagnie Gescop Alpha Taxis a organisé le 7 septembre 2014 le centenaire médiatique des Taxis de la Marne, encadré par l’Armée, avec la participation des municipalités du trajet d’époque telles que Gagny, Dammartin-en-Goële et Nanteuil-le-Haudouin.
A cette occasion, Brice Bellier, propriétaire d’un véritable Taxi de la Marne Renault AG 1 de 1909, et Danièle Gioli, arrière-petite-fille du chauffeur Etienne Germain, se sont rencontrés le 6 septembre à l’Ecole Militaire de Paris (même date, même lieu que la réquisition il y a 100 ans). « Cet échange riche en émotions m’a poussé à ouvrir ma documentation collectée depuis plus de quinze ans et à retrouver de plus amples informations sur son aïeul » explique le collectionneur.
Né en 1871, Etienne Germain est trop âgé (43 ans) pour être mobilisé. Il poursuit donc son métier de chauffeur de taxi parisien et fait partie des 1 100 taxis réquisitionnés par le Général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, pour transporter dans la nuit du 7 au 8 septembre 1914 les 103e et 104e Régiments d’Infanterie au plus près du front.
Les jours suivants, une cinquantaine de volontaires dont Etienne reste à la disposition de l’Armée.
Ayant conduit un officier rejoindre son régiment sur la ligne de feu, Etienne accepte d’aller à la nuit tombée du 13 septembre en avant du front chercher des blessés à la ferme de Moranval, près de Tracy-le-Mont.
Accompagné seulement d’un caporal infirmier, il est surpris par des soldats allemands à courte distance, fait machine arrière, couvre avec son taxi la retraite et le tir du caporal. Tous deux rentrent sains et saufs avec le taxi-auto 1198 G2 criblé de 32 impacts de balles.
Le 26 septembre 1914, Etienne Germain est cité à l’ordre du jour des Armées de Paris (J.O. n° 292). Il reçoit la croix de guerre le 1er mai 1915 des mains du Général Maitrot (qui évoquait déjà en 1912 l’emploi éventuel de l’automobile par réquisition en cas de guerre). Etienne Germain est également là quand le Taxi de la Marne fait son entrée aux Invalides en 1922.
Bien que largement évoqué dans l’ouvrage du commandant Henri Carre en 1921, cet acte de bravoure a été rapidement oublié du grand public.
Cependant l’anecdote brièvement évoquée dans les publications de Jean-Pascal Soudagne en 2008
sera mise à l’honneur à l’occasion du centenaire de la Bataille de Quennevières en juin 2015.
L’inauguration de la plaque commémorative aura donc lieu le 6 juin 2015 à 11 heures à la ferme de Moranval, route départementale D335 en présence des élus locaux, de descendants d’Etienne Germain dont son petit-fils, Claude Germain et son arrière-petite-fille, Danièle GIOLI, ainsi que des associations d’anciens combattants, de l’Association Patrimoine de la Grande Guerre, des représentants syndicaux des artisans taxis, des associations
14-18 en Somme et Destins de France en tenues d’époque, et de Brice BELLIER et son Taxi de la Marne.
A l’issue de la cérémonie, le verre de l’amitié sera offert par l’Association Patrimoine de la Grande Guerre et à découvrir en avant-première son exposition dans le cadre du centenaire de la Bataille de Quennevières.
Pour en savoir plus : l‘Histoire