Les élus de la communauté de communes Plaines et monts de France (CCPMF) avaient été invité par le sous-préfet de Sarcelles dans le Val-d’Oise, Denis Dobo-Schoenenberg, vendredi 25 septembre, à une réunion qui devait examiner les modalités de mise en œuvre d’une interco géante excluant cependant vingt communes des trente-sept de l’interco seine-et marnaise.
Le départ :
Les maires ne veulent toujours pas être séparés et ne « comprennent pas pourquoi le Schéma régional de coopération intercommunale leur serait imposé alors que la communauté des trente-sept est parfaitement dans les normes du fait qu’elle n’est pas contrainte par la loi Maptam », martèle le président Bernard Rigault.
Vendredi, les seine-et-marnais sont partis en délégation pour Sarcelles et avaient affrété trois bus. Ils se sont retrouvés à deux cents devant la sous-préfecture. Tandis qu’au dehors la foule attendait les résultat des discussions, Bernard Rigault a lu une déclaration* à laquelle le sous-préfet n’a visiblement rien voulu entendre. Les dix-sept maires ont préféré quitter la séance et ont rejoint la manifestation à l’extérieur.
Les « Irréductibles » parlaient d’une même voix. Tous sauf un, le député Albarello qui voit dans le démantèlement de la CCPMF une occasion de faire un pied de nez au président Rigault et à ceux qui ont élu celui-ci à la tête de l’interco. C’est en tout cas ce qu’avancent les autres élus : « Le député n’a pas digéré qu’on ne vote pas pour lui quand il a fallu choisir un président. Il a dit qu’on l’avait trahi ». De son côté, Yves Albarello ne cache pas son attirance pour le raccrochement de toute l’interco au Val-d’Oise dans lequel il voit « des avantages financiers intercommunaux », ainsi qu’il l’avait avancé une première fois à la grande réunion au Mesnil-Amelot, le 21 mai dernier.
Et si jamais l’Etat ne veut pas « revenir à la raison » comme Bernard Rigault le souhaite ? « Nous irons encore plus loin et ferons appel à la justice. Si c’est le cas, le problème n’est pas prêt d’être résolu, mais nous ne lâcherons rien » indique le président, confiant.
*Extrait de la déclaration lue par Bernard Rigault à la réunion :
Loin d’être isolés dans ce refus, vous aurez sûrement noté que la communauté d’agglomération « Val de France » ainsi que les conseils municipaux de 4 de ses communes ont également délibéré en sa défaveur. Ainsi ce sont 21 communes représentant 57 % de la population de la future intercommunalité qui s’opposent à ce périmètre.
Cependant, personne ne voit ni n’entend ce que la majorité veut et ce qu’elle a déjà demandé par deux fois, lors des votes des 12 février et 10 juillet derniers en commission régionale de coopération intercommunale.
Aussi, ce ne sont pas 10 élus du Val d’Oise, alors que 57 avaient voté NON au démantèlement de la CCPMF lors de la dernière CRCI, qui décideront de l’avenir de 110.000 habitants seine‐et‐marnais !
C’est pourquoi, depuis plus d’un an déjà, les élus de la communauté de communes Plaines et Monts de France se battent contre ce projet aberrant et catastrophique pour l’ensemble de nos populations.
Ce n’est pas sans de très bonnes raisons que le Conseil d’Etat a lui‐même jugé, lors de sa création, le périmètre de la CCPMF comme cohérent et pertinent.
Alors vous pouvez continuer d’ignorer la volonté des élus et la réalité des chiffres, mais comprenez qu’il ne peut y avoir 17 communes d’un côté et 20 de l’autre.
C’est pourquoi les 17 maires ici présents vont quitter à l’instant cette séance pour rejoindre les maires des 20 communes restées dehors, et réaffirmer ainsi la cohésion et la cohérence d’un territoire de 37 communes en Seine‐et‐Marne !
Plus que des maires en colère, nous sommes des élus responsables, déterminés à ce que des intérêts particuliers ne priment sur les intérêts de nos populations.
Sur la photo, parmi les élus, vendredi : Bernard Rigault en bas à gauche, Yves Albarello plus à droite (avec le dossier violet), en haut à gauche, le président du conseil départemental Jean-Jacques Barbaux, deux rangs en-dessous, Bernard Corneille, maire d’Othis et conseiller départemental, au milieu en haut, Charlotte Blandiot Faride, maire de Mitry-Mory et conseillère régionale.
A quoi sert la démocratie si les décisions nous concernant sont prises par des hauts fonctionnaires au mépris des élus pour qui nous avons voté.