Jean-François Copé (LR), maire de Meaux, a annoncé que la ville pourrait accueillir vingt-quatre migrants. C’est en tout cas ce qu’il est ressorti de la réunion de travail à laquelle le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait convié les maires de France prêts à accueillir des réfugiés. La rencontre a eu lieu à la Maison de la chimie à Paris et a rassemblé environ 600 communes.
Jean-François Copé expliquait lors de son point presse de rentrée, lundi 14 septembre : « Il serait possible d’accueillir vingt-quatre réfugiés Syriens. Ces gens-là sont comme vous et moi. Ils sont ingénieurs, médecins et de toutes les professions. Ils sont éduqués et fuient la guerre, comme ça s’est produit pour d’autres, comme au Vietnam dans les années 80. Aujourd’hui, si mille communes accueillent chacune vingt-quatre réfugiés, le compte y est ».
L’Etat a en effet prévu d’accueillir 24 000 réfugiés en deux ans.
Cependant, le maire de Meaux reconnaît que « les 1 000 euros que l’Etat prévoirait de donner aux villes par réfugié sont insuffisants ».
Pour lui, il faut revoir les accords de Schengen. Emboîtant le pas de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé souhaite un « Schengen 2 » qui remanierait les textes en profondeur. (Voir notre précédent article ici)
Samedi, Bernard Cazeneuve a déclaré que la région Ile-de-France allait, dès cette semaine, soulager l’Allemagne d’un millier de réfugiés syriens et irakiens. Ainsi l’Ofpra, (Office français de protection des réfugiés et apatrides) est chargé de procéder à un écrémage et de sélectionner les personnes qui pourront obtenir rapidement le statut de réfugié. « Celles-ci doivent passer le minimum de temps au sein des structures d’accueil provisoires » a précisé le ministre.
La réunion avait principalement pour objectif d’imposer une méthodologie pour l’accueil des réfugiés dans les mois et les années à venir. Le maire de Paris, Anne Hidalgo, a indiqué, d’après différents médias : « En une semaine, notre pays est passé d’un refus massif de l’accueil des réfugiés, nous disait-on dans les sondages, à une majorité de Français qui soutiennent le mouvement d’accueil des réfugiés. Une semaine pour balayer ce que l’on nous disait sur le caractère étriqué de la société française qui aurait peur de tout, peur d’elle-même, peur de l’étranger, peur de la différence. Une semaine ! (…) Lorsqu’on renonce effectivement à porter nos convictions dans le débat politique public, effectivement, nous laissons la place à ce que certains appellent la « lepénisation des esprits ».
Selon l’Office international des migrations, le nombre de personnes qui ont traversé la Méditerranée depuis le mois de janvier s’élève à quatre cent trente mille. En Europe, tandis que certains pays accueillent, d’autres ferment les frontières et érigent des clôtures.
De l’autre côté de la mer, près des côtes africaines, des centaines de milliers d’autres attendraient leur départ vers l’Europe.