Les responsables des différents « collectifs citoyens » de Seine-et-Marne ont voulu réunir la presse, jeudi 6 août, à Jouarre. L’événement était des plus confidentiels et seulement quatre invétérés de « l’écologie citoyenne » ont reçu les médias, chez l’un d’eux, une maison particulière charmante mais qui manquait d’eau. Non pas que les traditionalistes environnementaux n’avaient pas l’eau courante mais ils ont manifestement oublié que par 30°, en plein après-midi et en plein soleil, les stylos et les appareils photos aussi se dessèchent… Pas une goutte d’eau à l’horizon pour venir réhydrater les gosiers. Et finalement, pas grand chose de nouveau non plus à l’horizon du pétrole de schiste. Le sujet était pour ainsi dire une tempête dans un verre d’eau… ironique paradoxe.
Bref, le sujet concernait une « rectification estivale » de la loi Jacob. D’après le collectif « citoyen » comme ses membres eux-mêmes le qualifient, un décret ouvrirait la voie à la réalisation de forages d’expérimentation pour évaluer les potentielles ressources en huile et pétrole de schiste, des forages qui pourraient se faire sans la consultation des associations.
Pas folle la guêpe gouvernementale qui, profitant de l’été et des vacances, jette discrètement à la poubelle l’alinéa 3 de l’article 2 inscrit au journal officiel le 13 juillet 2011 qu’elle cherchait de toute manière à éviter depuis l’apparition des batailles au sujet de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste.
Lors de la micro réunion, jeudi, la plus prolixe des quatre, Isabelle Levy, cofondatrice du collectif contre le pétrole de schiste en Pays fertois indiquait : « Aujourd’hui, nous apprenons que le Premier ministre, Manuel Valls, a demandé au conseil constitutionnel de modifier l’article en question, afin de rendre facultatif et non plus obligatoire la présence des associations permettant ainsi la création et le fonctionnement de cette commission sans une éventuelle participation et concertation des associations ».
Le collectif dénonce ainsi fermement la demande du gouvernement et affirme son désaccord face à la décision du conseil constitutionnel. La bande des quatre espère encore faire reculer le gouvernement et annuler la décision. Franck Rolland, co-fondateur de Stop Pétrole de Schiste 77, rappelle : « Nous appelons les citoyens, les associations, les partis politiques à se mobiliser contre cette décision. La Seine-et-Marne, est l’un des départements le plus concerné par le risque de développement de l’exploitation du pétrole de schiste ».
Jane Buisson, présidente de Nature Environnement 77, alerte : « Nous ne doutons pas, que la prochaine étape laissera la porte ouverte aux foreurs pour de nouvelles expérimentations et à terme la possibilité d’exploiter le pétrole de schiste ».
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