Devant la hausse des agressions commises à l’encontre des sapeurs-pompiers en intervention, tant au niveau local que national, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a voulu, dans sa note du 30 mars, que chaque département décline un protocole coordonnant l’action des sapeurs-pompiers avec celle des forces de l’ordre. Ainsi, vendredi 17 juillet, se sont réunis à Melun, Jean-Luc Marx, préfet de Seine-et-Marne, le colonel Éric Faure, directeur départemental des services d’incendie et de secours, le colonel Anne Fougerat, commandant le groupement de gendarmerie et le contrôleur général de police Chantal Baccanini, directrice départementale de la sécurité publique. Ensemble, ils ont signé le protocole de prévention et de lutte contre les agressions contre les sapeurs pompiers.
Enfin les pompiers vont être défendus ! Ça faisait longtemps que les soldats du feu attendaient ça, impuissants. Malgré tout, certains émettent quelques réserves. « On espère que ça va nous aider dans les interventions. Ca fait du bien de se sentir soutenu. Mais on ne sait pas trop ce que ça va donner. Déjà, ce n’est pas normal de devoir faire un texte pour qu’on ne soit pas agressé. Et qu’est-ce qui va empêcher les délinquants de caillasser en même temps les forces de l’ordre ? Faudra-t-il aussi faire un texte pour empêcher que les forces de l’ordre ne soit caillassées ? Qui viendra les protéger ? » entend-on chez les sapeurs.
Les agressions qu’ils endurent lors des interventions, particulièrement en zone urbaine, se sont multipliées depuis plusieurs années : jets de pierres sur les voitures, insultes, vol de matériel et dégradations… les pompiers se font même attaquer directement, devant parer à des lancers de projectiles divers et parfois bousculer. Normal de se faire attaquer quand on vient éteindre un incendie dans un immeuble ? Evidemment non, mais c’est pourtant le lot régulier des sapeurs pompiers dans certains quartiers « sensibles » dans les grandes communes. Ils sont une cible tellement facile que les délinquants n’hésitent pas à échafauder des traquenards : ils allument (la plupart du temps) un feu dans un poubelle, appellent le 18 (numéro national des pompiers) et crient au feu. Puis ils attendent, en groupe, cachés, l’arrivée des camions rouges pour les caillasser et s’en prendre aux occupants qui eux, n’ont qu’une idée, intervenir au plus vite pour maîtriser le feu et sauver d’éventuelles victimes.
Dans le document signé vendredi, il est stipulé que l’action devra, d’une part, « prévenir les agressions grâce à une parfaite coordination de leurs interventions », d’autre part, « faciliter le dépôt des plaintes et créer les conditions favorisant l’identification des auteurs des agressions afin de permettre à la justice de les sanctionner ».
© photo : Léonard Ortusa – communication SDIS77