Meaux Plage : La Marne est propice à la baignade l’été
C’est l’eau de la Marne que boivent les habitants de Meaux et des communes environnantes.
L’eau de la rivière est également propice à la baignade, l’été. En effet, avec les mois estivaux est arrivée la traditionnelle animation Meaux Plage. En prolongement du cercle nautique, les Meldois et leurs enfants viennent faire trempette.
Eau potable, baignade… quelle est la qualité de l’eau à Meaux et comment ça marche ?
Pour répondre à la question, magjournal a fait un tour du côté du service des eaux et de l’usine de traitement située en bordure de la rivière, chemin Bas, sur le territoire de Nanteuil-Lès-Meaux.
Cédric Dupuis, directeur de l’eau et de l’assainissement à la Ville de Meaux, a effectué une visite guidée en exclusivité.
Il explique : « L’eau de la Marne est très propre. Nous procédons à des analyses en permanence à hauteur de l’usine, soit en face de la plage et regardez déjà sa limpidité. »
Qualité et consommation
En effet, dans le laboratoire agréé par le ministère de la Santé, Cédric Dupuis place deux verres transparents l’un à côté de l’autre : dans l’un, c’est l’eau potable, traitée, dans l’autre, l’eau qui arrive directement de la rivière. Pas de différence à l’œil nu. L’eau brute de la Marne, pompée à quatre mètres sous la surface, a pourtant besoin de traitement, histoire de la débarrasser des bactéries et tout ce qu’elle contient de nocif : nitrates, fluor, pesticides et autres toxiques. Enfin tout, pas exactement mais dans les normes établies par le code de la Santé publique et vérifiées par l’Agence régionale de la santé (ARS). Pour ça, l’équipe technique qui contrôle les machines la fait passer par un tamisage, un microtamisage, par la floculation et décantation, la filtration avec des filtres à sable, par l’ozonation avec des tubes à production d’ozone et un traitement au bioxyde de chlore qui tue les bactéries. Les pesticides sont capturés par du charbon actif. Après ça, le liquide ressort d’apparence identique à quand il est entré, à la différence qu’il est potable. C’est cette eau-là qui est envoyée dans les robinets de la ville et des communes que le service dessert : Nanteuil-Lès-Meaux, Mareuil-Lès-Meaux (en partie), Villenoy, Poincy, Trilport et le Syndicat du Rû du Bourdeau ( Crégy-Lès-Meaux, Chauconin-Neufmontiers et Penchard), soit, avec Meaux, un total de 81 993 habitants (55 475 à Meaux).
Les réserves d’eau sont stockées dans les réservoirs devant la station.
Les eaux sales vont à la station d’épuration et sont traitées jusqu’à ce qu’elles en ressortent suffisamment propres pour être rejetées dans la Marne. Et le cycle s’accomplit.
Mardi 7 juillet, lors de notre visite, dans la matinée, les écrans des ordinateurs, « le cerveau » comme l’appellent les techniciens, indiquaient que la station fonctionnait à bas régime, soit 273 m3/h qui devaient être envoyés dans le réseau de tuyaux souterrain jusqu’aux robinets. Habituellement, le régime serait de 700 m3/h.
« Ces chiffres sont atteints également quand on anticipe les demandes. Aujourd’hui, ce n’est pas utile, nous avons toute la quantité nécessaire » souligne Cédric Dupuis qui ajoute : « Le pic de consommation quotidien arrive vers midi, midi et demi et dure jusqu’à 13 h 30, quand les gens qui travaillent vont manger et que les restaurants se mettent en route. Ils ont forcément besoin d’eau par exemple pour la vaisselle. Une grosse partie de l’eau part aussi dans les toilettes. Un jour de match de foot est tout de suite repérable sur la consommation : les gens mangent et boivent, surtout pas mal de bière. Ils vont donc très souvent aux toilettes et à ce moment-là, ici on le remarque en direct. On peut presque suivre le déroulement du match, le plus fort pic est atteint à la mi-temps… »
Jeudi 2 juillet, ce n’est pas un match de foot mais la canicule qui a fait exploser les compteurs… d’eau. La station de traitement a atteint un record de production qu’elle n’avait pas connu depuis 21 ans : 21 000 m3 ont été consommés en une journée alors qu’habituellement les chiffres tournent autour de 16 000 m3 qui équivalent à 10, 6 millions de bouteilles d’eau d’un litre et demi…
L’heure où la consommation est au plus bas, c’est en général 23 heures.
Temps réel
Sur les écrans, on peut voir la consommation en temps réel.
Et maintenant, le prix
Si tout a un prix, celui de l’eau potable à Meaux, bien moins cher que l’eau en bouteille, est le plus bas en Seine-et-Marne, soit 3,60 € pour 1 000 m3 (en 2014) comprenant eau potable et assainissement. C’est que l’ensemble des équipements, de production et de distribution, de collecte, de traitement des eaux usées et eaux pluviales est exploité en régie directe par la Ville de Meaux. Pas d’intermédiaires, des interventions et des astreintes assurées par les agents de la Ville (63 employés en tout), pas de marge bénéficiaire même si la Ville vend son eau aux communes qu’elle dessert… Bref, Meaux gère son eau. Dans les autres communes, le service est assuré par des délégations de service public attribuées à des sociétés telles que la SAUR, Véolia, la Lyonnaise…
« Les communes desservies autres que Meaux ne sont pas forcément au même prix car plus elles seront éloignées, plus il y aura de longueur de réseau et plus le prix augmentera » souligne le directeur.
152 km de réseau pour acheminer l’eau potable, 180 km pour l’assainissement soit la distance, par exemple, entre Meaux et Nancy (Meurthe-et-Moselle). Le sous-sol de la ville est parcouru par les tuyaux d’eau qui acheminent l’eau jusqu’au 7 600 abonnés meldois, un abonné correspondant à un compteur qui peut être collectif dans les immeubles.
Les projets
A l’automne, la Ville a prévu de refaire le collecteur des berges. « Le vieux collecteur date de 1900. L’été dernier, nous avons refait tous les raccordements le long des quais. Il s’agissait de travaux de mise en conformité de l’assainissement. Cette fois, nous allons travailler entre la mairie et la gare puis la traversée de la gare. Ce sont des travaux qui se feront plutôt la nuit afin de ne pas gêner la circulation et la vie quotidienne diurne.
Cédric Dupuis prévoit aussi prochainement de faire labelliser l’eau de Meaux. Une consécration environnementale pour la ville la plus peuplée du département et sa rivière qui propose déjà chaque année, fin juin, son festival de l’eau.
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