A Roissy jeudi matin.
150 élus et sympathisants de l’intercommunalité du nord Seine-et-Marne, Plaine et monts de France, ont bloqué la D 212, jeudi 25 juin. A partir de 6 heures du matin, la circulation sur la départementale était interrompue. « Nous ne voulons pas être démantelés comme l’a prévu l’Etat » ont encore affirmé les élus (voir précédemment (https://magjournal77.fr/?s=les+%C3%A9lus+claquent) et (https://magjournal77.fr/?s=mairies+ferm%C3%A9es). Jeudi, en plus du barrage routier, l’interco avait organisé la fermeture des mairies du territoire durant toute la journée.
Les automobilistes qui se rendaient au travail, comme les touristes qui tentaient de rejoindre Roissy, n’avaient guère le choix dans leur trajet car d’autres voies alentour étaient également bloquées, celles-ci par les taxis qui manifestaient à l’échelle nationale contre le dispositif Uberpop.
Même s’il est possible qu’une partie des conducteurs bloqués sur la D 212 n’aient pas fait la différence entre le mouvement de l’interco et celui des taxis, beaucoup ont pris leur mal en patience et ont parfois même exprimé leur soutien aux manifestants.
Les conducteurs les plus pressés montaient sur les bas-côté de la chaussée pour se frayer un chemin. Les forces de l’ordre sont intervenues pour bloquer les impatients. Un camion a déversé des ballots de paille auxquels les manifestants ont mis le feu.
Bernard Rigault, le président de Plaine et monts de France, indique : « Nous nous sommes lancés dans cette action pour nous faire entendre. Manifestement, nous ne sommes pas écoutés par les voies démocratiques, alors nous appliquons d’autres moyens. Nous ne voulons pas que la communauté de commune soit démantelée ».
Bernard Corneille commente : « C’est une action forte pour contester contre ce qui nous est proposé, c’est-à-dire un rattachement avec des communes du Val-d’Oise . C’est un projet qui ne se justifie pas, qui est injuste et incohérent, qui ne tient pas compte du bassin de vie seine-et-marnais. C’est à double titre que nous manifestons aujourd’hui, premièrement pour défendre les communes et ensuite pour défendre l’identité du département ».
Laurent Prugneau, élu mitryen, souligne : « Le devenir de l’interco me paraît bien compliqué. Nous sommes là pour montrer notre désaccord sur le projet de démantèlement qui a été monté sans aucune concertation. Et donc beaucoup de communes rurales sont excédées de la façon d’opérer du préfet. Ce n’est pas la première action que nous menons au sein de l’interco mais aujourd’hui nous voulons défendre la plus grande interco de la Seine-et-marne, qui représente plus de cent mille habitants quand même ! ».
Les manifestants ont occupé le rond point de la D 212 jusqu’à 9 heures. Ils ont ensuite fait dégager petit à petit les véhicules bloqués en les orientant dans un premier temps vers Roissy Charles-de-Gaulle… où les usagers de la route se retrouvaient dans la pagaille créée par la grève des taxis. Ceux-ci ont bloqué les accès aux aéroports de Roissy et Orly.
« D’autres actions seront mises en place prochainement. Nous irons manifester à Paris » a déclaré Alain Aubry, premier vice-président de l’interco.
Joël Marion maire de Compans, confirme : « Après la manifestation, nous allons encore une fois nous réunir. Nous espérons aboutir à une solution, mais ce sera long. Il faudra encore des actions comme celle-ci pour, peut-être, arriver à nous faire entendre auprès du gouvernement, via le préfet de Région ».
Ce qui s’est passé à Roissy avec les taxis
Des opérations escargots, des barrages filtrants ou des sit-in avaient été prévus dans les accès vers l’aéroport Charles-de-Gaulle dès 6 heures du matin. « Les usagers doivent s’attendre à des blocages et une absence totale de trafic » avait prévenu ibrahima Sylla, le président de Taxis de France.
Le site d’Aéroport de Paris (ADP) et des compagnies aériennes ont conseillé aux voyageurs d’anticiper leur arrivée et d’utiliser les transports en commun.
Dès 6 h 30, les accès aux trois terminaux de Roissy étaient très fortement perturbés, voire même coupés. Certains passagers n’avaient pas d’autres choix que de rejoindre les comptoirs d’enregistrement à pied, bagages en main et parfois enfants sous les bras. Beaucoup n’ont pas pu arriver à temps pour prendre leur avion. Alexis, un passager de retour à Paris, témoigne : « J’ai mis trois heures pour arriver à la station Denfert-Rochereau à Paris. J’ai eu vraiment de la compassion pour tous les touristes totalement déboussolés que j’ai croisés. »
Des négociations ont été entamées entre les syndicats et l’Etat.
La galerie photo : le barrage au rond point sur la D 212, à hauteur du Mesnil-Amelot.