Les élus de Plaines et monts de France n’arrivent toujours pas à se faire entendre du préfet de Région. Ils ont organisé une opération « mairie fermée » pour jeudi 25 juin. Ils veulent ainsi, dans la journée, marquer d’une action ferme leur opposition au projet de l’Etat qui prévoyait de scinder l’interco de trente-sept communes en deux : 17 partiraient avec le Val-d’Oise, les 20 qui restent devraient se débrouiller seules… Tout ça pour que le Val-d’Oise, qui compte des villes comme Gonesse, Sarcelles, Villiers-le-Bel, bénéficie des richesses que la Seine-et-Marne apporterait.
A la dernière grande réunion qui s’était déroulée il y a tout juste un mois, le député et maire de Claye-Souilly, Yves Albarello avait clairement expliqué au public qu’il entendait se ranger côté Val-d’Oise. Une partie facile à jouer pour le député qui semble calquer son pas sur celui du gouvernement.
Jean-François Copé, le député absent (qui s’est excusé) à la grande réunion et Jean-Jacques Barbaux, le président du Conseil départemental absent également (qui s’est aussi excusé) savaient-ils déjà alors que les uns continuaient à espérer le non démantèlement et que les autres voyaient déjà l’interco entière partir dans le Val-d’Oise ?
C’est en tout cas ainsi que les décideurs sembleraient se positionner, « avec tous les services en moins et l’augmentation des impôts locaux que la configuration impliquerait » comme l’ont fait encore remarquer les maires.
Certains, plutôt visionnaires ou alors dans le secret des dieux, ont déjà créé ou recréé des syndicats afin de pouvoir continuer à fonctionner sans être noyés dans l’immensité d’un bassin de population à plusieurs centaines de milliers d’habitants.
Les partages de territoires sur lesquels les dirigeants semblaient être tombés d’accord ont changé pour laisser la place à des rancœurs et des aigreurs du côté de ceux qui ont le sentiment de « s’être fait avoir » comme on l’entend chez des maires seine-et-marnais.
Il y a des bouts de ficelle tirés par-ci, tirés par-là. On pensait les voir arriver d’un côté et les voilà de l’autre. Tandis que certains s’interrogeront encore sur les réelles motivations des arrangements politico-économiques entre élus et fonctionnaires bien placés, les populations vont payer.
L’intégrité et la motivation de certains élus les poussent à continuer la bataille contre le changement massif de Plaines et monts de France.
Le 10 juillet aura lieu une autre CDCI (Commission départementale de la coopération intercommunale), ensuite une autre CRCI (Commission régionale de coopération intercommunale) et puis peut-être encore quelques autres réunions, pour déboucher sur, sans doute, ce qui a été mis au point de longue date.
Jeudi, même si les mairies de l’interco seront fermées, les services de la petite enfance, les garderies, les cantines, resteront ouverts, « afin de ne pas pénaliser la population » a précisé le président Rigault.
Lui et son premier vice-président, Alain Aubry clament d’une seule et même voix : « S’il le faut, nous n’en resteront pas là ! Nous irons plus loin et plus fort si c’est nécessaire pour se faire entendre plus haut ! »
Des bras de fer en perspectives… Le pot de terre contre le pot de fer ?