Comédie ► Le gouvernement a encore disparu et Dupont-Moretti fait du théâtre

Les mois se suivent et se ressemblent, les gouvernements se suivent et se ressemblent. Au moins selon les mois, on a des saisons. Là, avec le gouvernement français, l’ambiance ne change pas. C’est tellement banal de dire qu’on prend les mêmes et on recommence, mais pourtant c’est tellement ça. Dans le même temps que la politique nationale et même mondiale s’agite, il faut surveiller sa santé et faire la chasse au sucre, à défaut de pouvoir faire la chasse aux ministres et autres députés avides de leurs indemnités. Y’en a qui se recyclent.

On est sacrément dans la mouise, le gouvernail a fichu le camp. Finalement, est-ce que ça va changer grand-chose pour les Français ? Allez faites un effort quoi, d’autant que c’est pas fini. Il paraît que les prix vont encore augmenter.
Faut-il (encore) énumérer tout ce qui ne va pas ? La liste est vraiment longue et continue de s’étendre.
En tout cas, la nouvelle de l’ancien ministre de la Justice, Dupont-Moretti, qui va jouer dans une pièce de théâtre, un one-man show qu’il a coécrit avec Philippe Lellouche, égaye. De la même manière que les électeurs votent, il pourrait bien y en avoir à qui ça va plaire. L’ex-garde des sceaux a expliqué dans une interview au Parisien reprise par Le Point : « Je me suis dit qu’il serait utile et intéressant de décrire ce que sont le travail d’un ministre et les difficultés auxquelles il est confronté… Le réflexe, comme citoyen, c’est de dire ‘y a qu’à, faut qu’on’. Mais comme ministre, il y a ce qu’on veut faire et ce qu’on peut faire. Et puis, on appartient à une équipe, il faut prendre en compte les positions des uns et des autres. »

Ah bon, il ne le savait pas avant ? Vous voulez dire qu’il a accepté la fonction de ministre de la Justice au pif, qu’il ne se doutait pas de ce qui l’attendait, qu’il fallait naviguer entre les écueils, les pièges et les petits cailloux dans la chaussure, et qu’il ne pouvait pas faire exactement ce qu’il voulait ? Oh quand même cette constitution, elle garde drôlement bien les barrières. C’est d’ailleurs pour ça qu’on a soupçonné notre président, qui l’est toujours au passage, un pilier, un roc, de vouloir la changer. Du reste l’a-t-il fait, le 8 mars 2024, faisant de la France le premier pays au monde à reconnaître dans sa Constitution la liberté de recourir à l’avortement.
N’empêche, vous allez aller le voir Dupont-Moretti sur les planches, expliquer comment il n’a rien pu faire pour le bien du peuple ? On va le plaindre. Il paraitrait même qu’il aurait eu des phases de « découragement ». Quasiment du Bernard Tapie. Manque plus qu’à acheter l’OM.

Si ça continue, je skie en juillet

« Slalom slalom baby », dit Sid le paresseux dans le dessin animé l’Age de glace. Les Français qui, faute de pouvoir se payer des vacances aux sports d’hiver – les plus chères entre nous soit dit – slaloment hors piste et plantent le bâton dans la poudreuse qui leur arrive aux genoux, une manœuvre impossible à moins de sauter par-dessus l’obstacle. « Si ça continue, je skie en juillet. » c’est un splendide rappel des Bronzés font du ski, avec la célébrissime réplique de Gérard Jugnot, incontournable quand on parle de ski, de l’hébergement et de ses dérives.
Eh oui, on est toujours dans le cinéma. Vous me direz, les acteurs font bien de la politique, pourquoi les politiciens ne feraient-ils pas de la comédie ?
« Vous reprendrez bien un petit After Eight ? demande le serveur interprété par John Cleese, à l’énorme client du restaurant qui, pour pouvoir se gaver toujours plus de plats gargantuesques, vomit dans un seau à portée de main. C’est un non moins célèbre sketch de la troupe anglaise, les Monty Python où le bonhomme, le minuscule chocolat à peine mis en bouche, explose. Quel sera l’After Eight pour notre Etat obèse néanmoins pour le moment inexistant ? On continue de le servir.