Le programme pour tous, maintenant que les élections législatives sont passées, est bien de partir en vacances, si ce n’est déjà fait. Les regards des Français se tournent aussi vers les Jeux olympliques qui vont occuper Paris du 26 juillet au 11 août. Le paysage politique continue de s’agiter en même temps que l’Assemblée est chamboulée, et que le Premier ministre a démissionné mais finalement ne part pas. C’est pas grave, le peuple a son pain, ses vacances, et ses jeux.
Quelle différence la France a-t-elle avec la Rome antique ? Sans doute pas autant qu’on pourrait l’imaginer, à part un écart de deux mille ans. Sénateurs et magistrats jouaient des coudes pour les meilleures places et s’embourbaient dans une République qu’ils peinaient à établir ou à maintenir. Lois, argent, pouvoir, dictat, corruption, fourberies et petits arrangements, on y est. La plèbe ne sait plus trop de quel côté se tourner. A gauche, ça s’excite, à droite, ça s’émeut. Heureusement, les vacances sont là et une fois shorts et maillots de bain enfilés, qui a peur d’être encore et toujours plus ponctionné à coup de clystère géant ?
A en croire les routes chargées au moment des départs estivaux, les gares grouillantes, les trains bondés et les avions overbookés, personne. Dans leur immédiateté répétitive, les braves gens se sont inquiétés le 30 juin et le 7 juillet, puis ont vite fait leurs valises et embarqué pour des destinations idylliques, sans télé, sans infos. Ils oublieront les intrigues, les machinations, le gouvernement et ses combines, ses doutes et ses méthodes, ils oublieront la baignade dans la Seine. Ils oublieront même qu’en rentrant, le prix du caddie aura encore, comme toujours, augmenté, et que des lois sangsues auront été votées discrètement. Au moins ils auront bronzé, peut-être, et c’est toujours ça de pris, tant que ce n’est pas payant. Ils auront aussi respiré. Ah là, il y a quelques petites taxes pour l’empreinte carbone. Ils reviendront comme des grenouilles dans un bocal plein d’eau sous lequel on allume une flamme, et celle-ci n’aura rien d’olympique. Les batraciens se laissent chauffer jusqu’à cuire sans même s’apercevoir que la température leur sera fatale. La comparaison à peine exagérée décrit un jeu cruel.
Marc Aurèle payera-t-il l’électricité ?
Plus directs, pas forcément mieux, les Romains faisaient se battre dans le cirque, des humains contre des animaux sauvages : ours, sangliers, loups, lynx… C’est ce qui est arrivé à Sainte Blandine en 177 – elle n’était évidemment pas encore canonisée – sous le règne de Marc Aurèle, l’empereur pourtant philosophe qui a laissé derrière lui dans l’Histoire, outre des conflits militaires, des manuscrits disparates sous forme de pensées et de correspondances. Nous on a les réseaux sociaux et les vidéos en souvenir des exploits du gouvernement, et des autres ; encore faudra-t-il qu’on puisse payer l’électricité qui fait fonctionner ordis et téléphones.
Dans la Rome antique, les oncles adoptaient leurs neveux ou nièces, qui épousaient le frère et dont la progéniture se hissait au pouvoir, se frayant un chemin en offrant un petit verre agrémenté de ciguë.
Un adversaire politique éliminé par ci, un rival économique éradiqué par là, la méthode d’assassinat s’est répandue jusqu’à l’Europe médiévale. Maintenant, on a le glyphosate et les nitrites. C‘est moins rapide mais efficace tout de même.
Après la recomposition de l’Assemblée nationale française, lundi 8 juillet, le Premier ministre, Gabriel Attal a présenté sa démission au président de la République, Emmanuel Macron. Ce dernier a refusé le départ du chef du gouvernement, sous l’argument qu’il faille « assurer la sécurité du pays ». C’est quoi le deal ?