Entre le souci des bons produits, parfois de luxe, et le porte-monnaie, il n’est pas facile de choisir, quitte à creuser un peu plus le trou du budget familial. Les hypermarchés et supermarchés sont toujours les lieux d’achats favoris et c’est là que les gentils contribuables vont faire leurs courses, essayent d’équilibrer les dépenses tout en étant pressurisés par l’inflation, le coût de l’énergie et celui des denrées alimentaires. Difficile dans ces conditions de viser juste en prévoyant les repas de fêtes et espérant la bonne qualité des produits. Combien de convives, combien de parts, combien d’euros… Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! » On est tous dans le même bateau, certains plus que d’autres.
Le bas de l’échelle et le milieu, le fond du panier et l’entre-deux, c’est nous. Pas de misère immense, bien que certains jours on se sente démuni. Pas de grande richesse, ça c’est réservé au gratin, au-dessus du panier, au haut de l’échelle. Alors que va-t-on bien pouvoir trouver dans nos assiettes pour Noël ? A n’en pas douter, et d’après ce qui se dit, ça sera toujours foie gras, saumon fumé, et huîtres. Ces dernières, après une épidémie bien sévère d’herpès, un variant du virus de l’OsHV-1 non transmissible aux humains, sembleraient s’en sortir un peu mieux cette année. Chez les ostréiculteurs, les huîtres grandissent correctement et seraient moins attaquées par le virus qui aime particulièrement les naissains, les juvéniles de mollusques. Elles s’achètent de 10 à 30 euros la douzaine, selon leur catégorie. Quand on reçoit dix convives, ça fait déjà 300 euros si on prend celles à 30 euros la douzaine… Il en existe aussi des plus chères…
Le saumon, lui, s’il n’est pas sauvage, est forcément d’élevage, souvent norvégien, avec un peu de chance d’Ecosse et prend alors l’estampille Label Rouge. Cependant, on sait que dans les bassins où ils doivent grandir, les poissons, bourrés d’antibios, sont à l’étroit et ne peuvent se débarrasser des poux de mer qui pullulent sur leur peau, s’accrochent et rongent. C’est pas ragoûtant mais n’empêche en rien les prix d’augmenter et ils vont d’une soixantaine d’euros le kilo, à une centaine voire davantage.
Quant au foie gras, il peut être étiqueté « Périgord » ou « Landes » mais avoir été seulement emballé en France, tandis que les animaux, oies ou canards dont il provient, ont été élevés et abattus à l’étranger, comme la Pologne qui, en 1999, était le cinquième plus gros producteur. Beaux et rassurants étiquetages, mais… un fabricant sur deux ne respecterait pas les réglementations selon un rapport de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) publié en 2022 : « Des anomalies concernent d’abord les ingrédients présentés sur les étiquettes. Des additifs non autorisés comme le nitrate de potassium ont été relevés, ainsi que l’inscription d’informations trompeuses et l’absence de pourcentage des composants. » (Lire l’enquête ici) Pour un bon foie gras, on peut payer jusqu’à 200 euros le kilos. Quand on tourne autour des 39 euros, il est préférable d’étudier les étiquettes à la loupe.
Choisissez pour Noël :
poux de mer, herpès de l’huître
et conservateurs, ou dépenses somptueuses
En France, on trouve de super bons produits, mais à un prix qui n’est pas accessible à tous, d’autant que se greffe par là-dessus le souci de l’écologie. Foie gras signifie gavage des animaux, maintenant interdit, mais surtout conservateurs ; saumon implique élevage intensif gratifié de poux de mer, et huîtres équivalent à herpès. A moins d’être prêts, ou d’avoir les moyens financiers de débourser des sommes qui vont faire pâlir de jalousie nos habituelles fins de mois poussives, comment parvenir à équilibrer son budget « repas de fêtes », surtout si on y met un brin de conscience écolo ? La réponse est dans le porte-monnaie, qui dit oui, ou qui dit non aux dépenses somptueuses, et là, on n’a pas encore acheté les cadeaux pour les enfants…