La monstrueuse inflation fait aussi renoncer aux séances de psy. C’est un problème que personne n’avait vu venir. Outre l’alimentation et l’énergie, l’inflation va priver de nombreuses personnes vulnérables de leurs séances de psy indispensables, pour ne pas dire vitales.
Dans un contexte d’inflation et de crise du pouvoir d’achat, pour certaines personnes en vulnérabilité psychologique et économique, se pose la question d’entamer ou de poursuivre une thérapie quand le prix des soins pèse lourdement dans le budget.
Depuis la pandémie, près d’un Français sur cinq montre des signes d’un état dépressif. Or, l’inflation qui a pris les traits d’un monstre tellement elle est élevée, et peu importe sa cause que nous ne discuterons pas ici, empêche ceux qui en ont besoin et qui s’appliquaient à payer leur séance régulière, de poursuivre leur thérapie.
Prendre soin de soi, bien manger, se chauffer, et s’aérer l’esprit sont autant de règles de vie simples, qui se compliquent d’un coup lorsqu’on est confronté à une précarité financière, énergétique… et psychologique.
En France, une séance chez le psychologue coûte en moyenne entre 50 et 70 euros. A raison de plusieurs consultations par mois, le budget alloué aux soins peut devenir difficile à intégrer aux dépenses mensuelles.
Après la crise sanitaire, qui a mis à mal la santé mentale de nombre de Français, l’inflation galopante des derniers mois entame encore un peu plus le moral et les finances des plus vulnérables, au point d’en contraindre certains à s’interroger sur leurs capacités à entamer ou poursuivre un suivi psychologique, ou sur la nécessité de le réduire pour en limiter le poids financier.
Depuis la pandémie, près d’un Français sur cinq (18 %) montre des signes d’un état dépressif, et plus d’un quart (26 %) présente des signes d’état anxieux, selon les derniers résultats de l’enquête Coviprev de Santé publique France.
Carly Dober, psychologue australienne, pour The Guardian, déclare : « De nombreux patients annulent leur session en me disant qu’ils ne sont plus capables de se le permettre financièrement. Il y a certains clients que je n’ai pas vus pendant des mois et lorsqu’ils sont revenus ils étaient dans un état psychologique pire qu’avant. » La psychologue a ainsi pu constater qu’en raison de l’inflation, une part importante de sa patientèle venait moins souvent que l’exige le « plan établi pour leur traitement », mettant à mal les bénéfices de la thérapie.