Paris-Charles de Gaulle ► Des passagers ont fait la queue plus d’une heure avant de passer la police des frontières

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Des passagers voulant prendre un vol au Terminal 2 de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, jeudi 29 septembre, ont dû prendre leur mal en patience avant de pouvoir embarquer sereinement. Comme des centaines de voyageurs, ils ont dû faire la queue plus d’une heure avant de passer la police des frontières (Paf). 

Simon et Mary ont failli rater leur avion en raison de la file interminable qui s’est formée avant de passer la frontière. Sur les seize guichets dédiés, à peine six étaient occupés par un policier chargé de vérifier et de cacheter les passeports. Et parmi les six, quatre étaient réservés aux passagers prioritaires : personnes handicapées, femmes enceintes, personnel  volant ou détenteur d’une carte de client VIP délivrée par une compagnie aérienne.  

Dans la foule, des voyageurs de toutes les nationalités se sont interrogés sur la lenteur. Un touriste brésilien a fait remarquer qu’un panneau indiquait une attente de moins de trente minutes. Il attendait depuis trois-quarts d’heure et au moins soixante personnes étaient devant lui. Il discutait avec un passager qui rentrait à Montréal, au Canada : « Je n’ai jamais vu ça. Heureusement que j’ai pris de l’avance. »  Il jure : « La prochaine fois, ce sera Londres. » La capitale britannique attire en effet de plus en plus de touristes au détriment de Paris. 

Quelques mètres plus loin, une touriste taïwanaise avait les yeux rougis par les larmes provoquées par le  stress : « Mon vol décolle dans vingt minutes. » Elle est parvenue, billet en main, à convaincre une par une toutes les personnes qui faisaient la queue devant elle afin qu’elles la laissent passer en priorité. La touriste qui avait gardé quelques centaines d’euros pour faire des dernières courses au duty-free, n’en a pas le temps, tant pis pour l’économie française. 

La pénurie de policiers à la Paf explique les retards. Avant la crise du covid, deux  cents policiers étaient chargés de vérifier les entrées et les sorties du territoire à Roissy. Ils ne sont plus que cent dix actuellement, alors que le trafic aérien est revenu au niveau de 2019. 

Finalement, Simon et Mary ont réussi à passer le contrôle administratif mais ils n’était pas encore au bout de leur peine. Ils racontent : « Nous étions arrivés au contrôle des bagages et on commençait à s’inquiéter en voyant la file en zigzag devant nous. » Heureusement, le passage de la dernière étape avant la salle d’embarquement a duré à peine dix minutes. Le couple a cru pouvoir enfin respirer mais leur vol est retardé par la grève maintenue par un syndicat minoritaire des contrôleurs aériens. 

Sur le grand mur de la salle d’embarquement, les passagers pouvaient lire : « Paris will never forget you » (Paris ne vous oubliera pas). Une phrase que de nombreux touristes ont pris avec ironie. L’avion a enfin décollé, avec une heure trente de retard, pour la Thaïlande, le pays du sourire. Nos deux voyageurs redoutent déjà de tomber de nouveau sur de longues files d’attente à leur arrivée à Roissy dans quinze jours.