La pollution engendrée par l’élevage des bovins serait plus importante qu’on ne l’imaginait. Sandrine Rousseau, députée Europe Ecologie les Verts (EELV) de Paris, affirme que consommer moins de viande, par conséquent élever moins de vaches, réduirait la pollution et le dérèglement climatique… Elle a déclaré sur la chaîne LCI : « Diminuer sa quantité de viande, c’est le geste le plus efficace face au dérèglement climatique d’un point de vue personnel. Dans les gestes à faire, c’est celui qui est le plus efficace, meme devant la voiture. »
La députée Sandrine Rousseau parle de consommer moins de viande pour faire diminuer les gaz à effet de serre, et elle s’appuie sur les chiffres avancés dans une étude réalisée par un cabinet spécialisé dans l’adaptation du changement climatique.
D’après une enquête de Franceinfo, le document, synthèse de l’étude, liste et évalue une douzaine de gestes pour faire baisser sa consommation de CO2. Cela va de mettre des ampoules LED dans les habitations, à passer au zéro déchet ou encore à ne plus prendre l’avion.
L’intention ne manger moins de viande pourrait être louable si la députée se basait sur un compte-rendu moins restrictif. Or, l’étude se base sur l’hypothèse d’un Français qui déciderait de devenir végétarien, en éliminant viande et poisson. Concernant l’usage de la voiture, qui arrive derrière l’élevage bovin dans la liste, l’étude prend pour hypothèse un Français qui déciderait de faire systématiquement du covoiturage. Les deux conditions sont précises et même jugées « caricaturales » par les auteurs de l’étude eux-mêmes.
Selon d’autres paramètres, comme ceux basés sur les chiffres du Citepa, c’est bien la voiture qui pollue davantage, et particulièrement les véhicules qui roulent au diesel, ce qui ne retire en rien l’importante pollution liée à l’élevage bovin : les animaux consomment beaucoup d’eau et de nourriture et produisent beaucoup de méthane, une contre-partie franchement défavorable à la planète.
Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), autrement dit les experts climat de l’ONU, estime que manger moins de viande est bien un levier efficace, mais pas autant que ceux liés aux transports. L’affaire n’est pas mince d’autant que 75 % des terres agricoles dans le monde servent à élever du bétail.
Grosso modo, Sandrine Rousseau pourrait bien avoir raison. Ça n’arrangera pas les éleveurs, sans doute, particulièrement dans l’élevage industriel, mais permettra peut-être, dans la foulée, d’améliorer les conditions de vie, de transport et d’abattage des animaux.