A cinq jours du premier tour des élections présidentielles, la grande question qu’aucun des multiples sondages ne peut prévoir avec précision concerne le pourcentage d’électeurs qui entreront dans les rangs de l’abstention. Comme il est à craindre, le maheureux score pourrait atteindre 30%. Manifestement, les Français vont bouder les urnes.
Un tiers des électeurs sont toujours indécis, sur 48 millions d’inscrits. Le tiers, d’ailleurs parfois plus désorienté qu’indéterminé, ne sait pas pour quel candidat voter. Les électeurs sont nombreux à dire « qu’il y a beaucoup de promesses non tenues », ou que « les candidats ne parlent pas des vrais problèmes », ou encore simplement, « celui-ci ou celle-là, je les sens pas… »
Ebranlés, confus, hésitants, perplexes, flottants… les adjectifs feront le jeu de l’abstention, ce qui revient mathématiquement à voter pour celui ou celle qu’on ne veut pas voir à la tête du pays. C’est bien en effet de placer un chef à la tête de l’Etat, de la France, dont il est question. Autrefois, les élections présidentielles dynamisaient, voire électrisaient les foules.
Dorénavant, les campagnes électorales ne captivent plus la population comme « avant ». Fini le suspense avant l’échéance finale puisqu’au fil des semaines qui précédent la fin de la course, les sondages donnent comme une évidence les deux finalistes du second tour, à raison ou à tort… l’histoire le dira dès dimanche.
Pourtant, le premier tour joue son rôle, avec « les petits candidats » qui mettent en avant les problèmes du peuple laissés de côté par les leaders. D’ailleurs, ces derniers ne se privent pas pour reprendre les arguments au cours de leur campagne. Ni vu ni connu…
Où sont les campagnes électorales enflammées, les débats dans lesquels les piques, les petites phrases entre les leaders résonnaient dans les mémoires ? Les réseaux sociaux, les moyens de communication d’aujourd’hui auraient-ils fait disparaître l’enthousiame des élections ? Ou bien serait-ce la faute à l’écœurement d’une politique qui ne plaît pas, la faute aux politiques assomants ?
Dans les rues, les colleurs d’affiches se disputaient les emplacements sur les panneaux… Mais ça c’était avant. On pourrait se réjouir de voir des affiches encore intactes, mais finalement, là encore, les arrachages intempestifs montraient l’ardeur d’une campagne, l’implication des militants et par voie de conséquence de la population en général, ou du moins d’une grande partie.
Quoiqu’il en soit, les élections présidentielles suivies des législatives restent des enjeux majeurs pour la vie quotidienne des habitants. L’abstention est-elle une solution ? Comment choisir entre la peste et le choléra ?
Les Français se détournent des élections et le vote blanc n’entre toujours pas dans les comptes.