Rejet par le Conseil d’Etat ► Roselyne Bachelot, ministre de la Culture… tant bien que mal

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Roselyne Bachelot n’est certes pas à l’origine du référé déposé par des professionnels de la culture qui demandaient au gouvernement la réouverture des cinémas, théâtres et salles de spectacle, mais, mercredi 23 décembre, elle a « pris acte » du rejet. Comment défend-elle un monde condamné par les mesures nationales liées à la pandémie ? Elle y travaille…

La maladie existait bien avant le Covid et la société en souffre gravement : c’est la réunionite. De commissions de travail en concertations, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin, explique qu’elle s’active pour le monde qui, par le seul fait de son existence, l’a placée là où elle est, à la place de Franck Riester. Souvenez-vous (ou pas), la passation avait eu lieu en juillet, entre deux confinements. Ne faut-il pas vouloir être ministre à tout prix pour accepter le bébé dans ces conditions ? Roselyne Bachelot l’a fait, celle qui maintenant inspire la confiance et le respect des Français se rappelant de sa pharaonique commande de masques sanitaires au moment de la peur de la grippe aviaire en 2010. Dommage qu’on ne les ait pas conservés (même les périmés de l’élastique…)

La ministre nouvellement nommée a subi le reconfinement de septembre qui l’a rapidement placée sous l’étouffoir en raison de la pandémie et de la non-réouverture des lieux de culture. Le référé pour leur réouverture immédiate avait été déposé par « certains acteurs du secteur culturel »… Roselyne Bachelot n’y est pour rien, d’autant qu’elle explique sur le site du ministère : « Si cette démarche n’était pas fondée en droit, elle exprimait beaucoup de souffrance et de révolte. Nous devons l’entendre. » Les intermittents et les artistes, les directeurs de cinémas et ceux de salles de spectacle et de théâtre seront heureux de l’apprendre. 

La ministre a entendu les plaintes, rappelant que « la fermeture des cinémas, théâtres et salles de spectacle porte une atteinte grave aux libertés, particulièrement à la liberté d’expression, à la liberté de création artistique, à la liberté d’accès aux œuvres culturelles et à la liberté d’entreprendre ».

Mais voilà, le juge du référé-liberté du Conseil d’Etat a estimé que « la mesure de fermeture ne portait pas une atteinte manifestement illégale aux libertés en cause dans le contexte de la récente dégradation du contexte sanitaire et des incertitudes qui pèsent sur son évolution à court terme ». Il a également précisé que « dans un contexte plus favorable, cette mesure ne pourrait être maintenue au seul motif qu’il existe un risque de transmission du virus aux spectateurs ».

En tout cas, la ministre de la Culture a, comme elle dit, « engagé des concertations en décembre, avec les professionnels, pour travailler sur les perspectives de réouverture, renforcer et ajuster les protocoles sanitaires et construire un modèle résilient qui permettrait, avec les adaptations nécessaires, de limiter autant que possible les à-coups liés à l’évolution de l’épidémie » : « Ces travaux engagés avec les professionnels de la Culture associent également les professionnels de la Santé. Ils se poursuivront au cours des prochaines semaines afin de préparer une reprise, dès que la situation sanitaire le permettra, dans les meilleures conditions possibles… Depuis plusieurs jours, nous travaillons avec les professionnels à bâtir un modèle résilient de fonctionnement des lieux culturels qui protège la santé des Français et les fasse savourer en toute sécurité toutes les formes de culture. Nous avons travaillé tout particulièrement hier (mardi 22 décembre), autour du Premier ministre, lors d’une après-midi de travail approfondi qui succédait à un échange fructueux, tenu le matin même, avec un membre du Conseil scientifique. Tout est sur la table : calendrier, protocoles, adaptations aux conditions sanitaires et aux caractéristiques des salles. Je salue l’esprit de responsabilité et de dialogue des responsables du spectacle vivant et du cinéma, mais aussi des musées et des monuments. C’est tous ensemble que nous relèverons ce défi. »

Le monde du spectacle se sentira sans doute mieux de savoir qu’on se réunit pour lui… Et comme quoi, « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». (Guillaume 1er d’Orange-Nassau)