C’est encore un couac pour le gouvernement. Vendredi 31 janvier, le Conseil d’Etat a annoncé qu’il suspendait une partie de la circulaire Castaner sur le « nuançage » politique.
La droite comme la gauche avaient déposé de multiples recours, estimant que le gouvernement voulait, avec la circulaire en question, tenter de gonfler artificiellement les scores de La République en marche aux prochaines municipales en ne prenant pas en compte les étiquettes politiques dans les petites communes, où le parti présidentiel n’est pas ou peu représenté.
La circulaire, adressée aux préfets par le ministre de l’Intérieur prévoyant les élections municipales de mars, demandait aux représentants de l’Etat de n’attribuer une étiquette politique qu’aux candidats et listes déclarés dans les communes d’au moins 9 000 habitants et plus. Jusqu’à présent, seulement celles de plus 1 000 habitants étaient concernées.
Cependant, les communes de moins de 9 000 habitants représentent 96% des communes en France, et près de 50% de la population nationale. Ce sont ainsi autant d’électeurs qui voteront bien pour élire leur maire, mais dont le vote n’aurait par conséquent plus été analysé du point de vue de la politique nationale, selon ce que préconisait la circulaire.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, ont annoncé que leur circulaire serait « modifiée » pour tenir compte de la décision du Conseil d’Etat, sans pour autant « renoncer à répondre aux demandes des élus locaux et à correspondre aux mutations du paysage politique français », précise la place Beauvau.
L’heure en est encore à la formation des listes et aux arrangements entre les candidats de divers horizons.