Les spectateurs avisés de ce qui se prépare pour les élections municipales de mars 2020 ont tous remarqué une profusion des listes « sans étiquette ».
Si dans le domaine de la consommation l’étiquette garantit la transparence, il semblerait que ce soit moins le cas en politique. Depuis plusieurs semaines, la plupart des candidats aux élections municipales ont mis de côté leur appartenance à un parti, comme si une célèbre marque de pâte à tartiner avait subitement décidé de ne plus mentionner la composition du produit.
Appartenir à un parti ne serait donc plus un gage pour une élection. On l’a d’ailleurs vu lors de la dernière présidentielle où un collaborateur de l’Elysée a pu ravir le fauteuil de son patron, sans parti, mais pas sans argent.
Se placer au-dessus des partis n’est pas seulement une volonté d’adopter une posture gaullienne, cela traduirait une forme de rejet de la « politique politicienne » qui a commencé chez les électeurs et s’est propagée chez les élus locaux eux-mêmes, des villages aux métropoles. Les résultats des élections internes en disent long sur l’état de santé des formations politiques.
D’aucuns diront qu’être « sans étiquette » donnerait une image d’élu rassembleur et conciliant, d’autres affirmeront au contraire que le « sans étiquette » est un élu « qui ne s’assume pas ».
Les résultats des prochaines élections diront quelle aura été la meilleure stratégie et si « Sans étiquette », le plus grand mouvement politique de France, aura su séduire la majorité des électeurs, ceux qu’on appelle les abstentionnistes.