Cohésion urbaine ► Un an de présidence, un an de pouvoir et pas de grands dispositifs pour les banlieues

Jean-Louis Borloo s’est fait recaler à l’examen « plan banlieue ». Lui qui voulait atteindre à tout prix le plus haut point de l’Etat, il a eu le droit de présenter son dossier au Premier ministre au lieu, comme il l’aurait bien aimé, du président. Le travail en solo, ne plaît guère aux ministres mais Jean-Louis Borloo espérait quand même que son devoir perso serait pris en considération. On l’a vu sur les écrans, un grand sourire affiché, peut-être trop grand.

Emmanuel Macron ne laisse pas grand chose au hasard, y compris les initiales de son parti qui sont les mêmes que celles de son nom. Il n’hésite pas à malmener les syndicats et à tenir les médias à distance. Alors pourquoi pas l‘ancien ministre centriste qui colle au président comme un chewing-gum à la semelle d’une chaussure et dont on veut forcément se débarrasser, discrètement ou pas. Mardi 22 mai, le président Macron annoncera des mesures pour améliorer la vie dans les quartiers dits difficiles, mais ça n’aura rien à voir avec un plan d’envergure. C’est ce qu’il a expliqué vendredi 18 mai. Il rappelle « sa vision » et insiste sur le fait que « toute la politique du gouvernement concourt à l’amélioration de la vie dans les banlieues ».

Pour l’Elysée, « l’enjeu n’est pas de réinventer de grands dispositifs mais d’être efficace en favorisant la mobilisation autour de l’émergence de projets locaux ». Vu de la fenêtre du peuple, ça pourrait bien ressembler à un « aide-toi et le ciel t’aidera ». Autrement dit, débrouillez-vous. Cependant, au moins, Jean-Louis Borloo, on le connaît… plus que les ministres, du moins la plupart. Ils souffrent d’un manque de notoriété qui leur colle au corps comme le goudron et les plumes. A part les déjà célèbres Nicolas Hulot et autre Laura Flessel, les Français s’y perdent un peu, et à vrai dire, est-ce que ça les intéresse encore vraiment ?