Le début de l’été est rude pour les sans-abri. Le 115, numéro d’urgence déjà saturé en hiver, refuse en ce moment 60% des demandes, selon la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars).
Les chiffres du 115 au niveau national seraient désastreux par rapport à l’hiver. Déjà, il y a quelques mois, les responsables avaient constaté une « extrême saturation », le numéro d’urgence ne pouvant faire aboutir qu’une demande sur deux.
Mardi 20 juin, à Paris, 557 personnes en famille ont sollicité le 115 sans trouver de solution d’hébergement. C’est « un pic », selon la fédération. Les départements où la situation est la plus tendue sont le Rhône, la Gironde, l’Isère et la Seine-Saint-Denis.
Mercredi, Florent Gueguen, le directeur de la fédération qui regroupe 850 associations, a expliqué : « Les raisons sont bien connues : il y a moins de places d’hébergement disponibles avec un gouvernement qui continue à avoir une gestion saisonnière de ce qui est une crise humanitaire, et continue à ouvrir des places en novembre pour les fermer en mars », à la fin de la trêve hivernale.
Le parc d’hébergement compte actuellement 120.000 places pérennes, auxquelles s’ajoutent plus de 10.000 places en période hivernale et 5.000 lorsque le plan Grand Froid est activé.
Pendant l’épisode de canicule, le ministère du Logement continuerait d’orienter les sans-abri vers des centres d’hébergement, « comme s’il y avait des places disponibles » s’est insurgé le président de la fédération.