Ça y est, Jean-Marie Le Pen est passé à la trappe, jeudi 20 août. Il a comparu devant le bureau exécutif, auquel sa fille, Marine, ne participait pas, et a été condamné à l’exclusion. La décision n’est évidemment pas faite pour plaire au patriarche du Front national qui crie à l’infâmie, s’insurgeant, comme il dit, contre un vrai « guet-apens » et un « assassinat politique ». Il se fait entendre sur radios et télévisions et a affirmé son intention de participer aux universités de rentrée du parti qui auront lieu début septembre.
Comment va-t-il s’imposer malgré le jugement du bureau exécutif ? L’homme, accompagné de son nouvel avocat, Frédéric Joaquim, espère bien contrer la décision et a d’ailleurs indiqué dans un communiqué daté du 20 août : « Le bureau exécutif réuni en section spéciale vient de prononcer contre moi une pseudo-condamnation que je charge sans délai mon avocat (…) de faire annuler par la justice ». Ainsi invoque-t-il l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme pour réclamer la publicité des débats du bureau exécutif.
« Madame le Pen [NDLA : comme le père appelle sa fille, Marine] n’a pas assisté à la mise à mort de son père mais elle dirigeait tout par téléphone, de loin ! » a raconté Jean-Marie Le Pen sur les médias nationaux.
De son côté, Marine Le Pen verrait dans l’exclusion du fondateur du parti un renouveau pour le FN. Avec Florian Philippot, comme tous deux l’annoncent publiquement, elle est convaincue que l’exclusion de son père va être « profitable » à l’avenir du FN.
La guerre politico-familiale chez les Frontistes n’est vraisemblablement pas terminée et perdurera sur fond de campagne pour les régionales qui auront lieu dans trois mois… Qui sait ce qui se passera pour les présidentielles en 2017 ?