C’est Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances qui l’a dit : « La reprise est bel et bien engagée en France. Gardons le cap. »
Les explications se trouveraient dans les chiffres décevants du deuxième trimestre de cette année. En effet, ils ne seraient décevants que parce que ceux du premier trimestre ont été « très dynamiques » comme l’indiquait cette semaine Michel Sapin, chiffres à l’appui : « Sur un an, le PIB a progressé de 1 % et après trois années sans réelle croissance, la reprise se diffuse dans l’économie (…) Ce résultat, ce n’est pas seulement le fruit d’un ‘alignement astral’ favorable – pétrole bas, taux d’intérêt bas, euro bas. C’est d’abord le résultat d’une politique volontariste : avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et la première étape du Pacte de responsabilité et de solidarité, 20 milliards d’euros ont déjà été restitués aux entreprises. Le plan de soutien à l’investissement, notamment la mesure de « suramortissement », est en œuvre depuis avril. Soutenu par la baisse du prix de l’énergie, le taux de marge des entreprises a déjà repris les deux tiers du terrain perdu entre 2007 et 2012. Voilà de quoi restaurer des parts de marché à l’exportation pour nos entreprises, voilà de quoi investir et embaucher ! »
Plutôt prudent ou tambour battant ? Toujours est-il que le ministre a déclaré « travailler sur une hypothèse de croissance de 1,5% de croissance en 2016 ». Avec les ministres du Budget et de l’Emploi, c’est bien le taux qu’ils prévoient depuis plusieurs semaines et assurent que c’est avec 1,5 % de croissance que la France peut relancer l’emploi.
Le domaine de l’emploi est très certainement une question prioritaire pour le pays : le chômage continue inexorablement de monter alors que François Hollande a mis en jeu sa candidature pour 2017, soutenant qu’il ne se représenterait pas s’il échouait à inverser la célèbre « courbe du chômage » d’ici là.
D’après différents experts, dont Xavier Timbeau, directeur principal de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), la croissance française reprendrait en effet, entraînée par l’accélération de la croissance mondiale. Dans l’étude présentée par le Département analyse et prévision intitulée « La reprise qui s’annonce », c’est « toute la zone euro et les pays industrialisés qui bénéficieraient de la baisse du prix du pétrole qui permettra un transfert de revenu des pays producteurs de pétrole vers les pays industrialisés. Les ménages devraient ensuite en bénéficier rapidement via l’amélioration de leur pouvoir d’achat ».
Est-il important qu’une éventuelle reprise de la croissance française soit liée à l’effet mondial plutôt qu’aux bonnes décisions du gouvernement ? Le ministre de l’économie justifie les actions en lesquelles il semble croire : « C’est en gardant une politique économique cohérente que nous confortons la croissance aujourd’hui, et permettons une ferme reprise de l’investissement et, enfin, le recul du chômage ».