Christian Jacob, député de Seine-et-Marne, n’y est pas allé de main morte pour tacler le Premier Ministre, Manuel Valls. Le duel s’est déroulé mercredi 22 juillet, à l’Assemblée Nationale au sujet de la crise que subit actuellement le monde agricole français et du « plan d’urgence » qui doit le sauver.
Depuis plusieurs jours, les éleveurs mènent une fronde contre le gouvernement. Leur combat pour obtenir une révision des prix des matières animales met le gouvernement dans une situation difficile. Ils se lancent dans des opérations coup de poing, particulièrement en Normandie, dans le Rhône et en Poitou-Charente, bloquant des grands axes routiers alors que les départs en vacances battent leur plein. En réponse, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a débloqué un plan d’urgence de 600 millions d’euros, des chiffres qui ont laissé les éleveurs sur leur faim.
Pour le député Christian Jacob, « c’est une opération de com, une mascarade, un mensonge, ce sera même vraisemblablement une fumisterie ! » Il accuse même Manuel Valls de passer plus de temps rue de Solferino, le siège du PS, qu’aux affaires de l’Etat.
Les joutes verbales au palais Bourbon lassent les agriculteurs dont les trésoreries sont vides et les factures s’amoncellent, parce que, comme ils l’expliquent, « ils vendent leurs produits, viande ou lait, en dessous du prix de production ». Ils affirment vouloir maintenir leurs actions jusqu’à satisfaction de leurs demandes.
Allègements de cotisations sociales, reports de créances… les mesures ponctuelles ne sont évidemment pas la solution puisque la vraie question est celle des prix agricoles par rapport à la répartition des marges dans la grande distribution.
La gauche est montrée du doigt pour avoir négligé le problème de la crise actuelle qui se joue alors que les demandes des éleveurs ne sont pas démesurées.
A droite, on blâme les consommateurs qui se détournent de la production française pour acheter moins cher ou qui consomment moins de viande… Facile à dire quand le porte monnaie se réduit comme peau de chagrin. Attirer l’attention des consommateurs français est réalisable. Tous, sans exception, veulent bien acheter français, si seulement ils en avaient les moyens…
Le lendemain de la prise de bec à l’assemblée, jeudi 23, Stéphane Le Foll rencontrait les producteurs de lait qui, eux aussi, espèrent une revalorisation des prix.
Les consommateurs aussi, aimeraient bien une revalorisation de leurs revenus… C’est toute une culture qui est en danger : le steak-frite, c’est quand même bien français !