Communiqué du Smitom Nord Seine-et-Marne – SMDO, mardi 1er octobre –
À la veille de l’exploitation de son nouveau centre de tri de Villers-Saint-Paul, en 2019, le SMDO (syndicat mixte du département de l’Oise) a passé une convention d’entente intercommunale avec le Smitom de Seine-et-Marne, un accord qui perdure depuis.
À cette époque, le Smitom était contraint de fermer son centre de tri, faute de répondre ainsi aux nouvelles consignes de tri pour l’ensemble des emballages plastiques. Depuis, le Smitom achemine ses déchets recyclables (à l’exception de ceux de Val d’Europe qui rejoignent le Sietrem à Lagny-sur-Marne) à Villers-Saint-Paul. Ce surplus à traiter permet non seulement au SMDO d’atteindre la capacité nominale de son centre de tri mais aussi de garantir à ce dernier un meilleur amortissement de ses installations.
Il est faux de croire que les matières collectées et acheminées au centre de tri villersois du SMDO sont ensuite expédiées à l’autre bout du monde pour y être recyclées.
Bien au contraire. Le syndicat, toujours à la pointe du recyclage, réaffirme son engagement pour une économie circulaire en signant de nouveaux contrats régionaux. Il en veut pour preuve, et à titre d’exemple, celui conclu avec l’entreprise de recyclage Nord Pal Plast, située à Lesquin (Nord). Cette usine transforme les balles de bouteilles plastiques réceptionnées en paillettes. Celles-ci permettent de fabriquer ensuite des granulés qui sont revendus pour concevoir de nouvelles bouteilles.
« Nous avons un rendement en bouteilles de 80%. Il faut un petit sacrifice pour ne conserver que de la matière propre », explique Jean-Philippe Carpentier, créateur de Nord Pal Plast (en 2003) et actuel administrateur. Il ajoute : « Les bouteilles plastiques se recyclent à l’infini. Pour optimiser ce processus, il suffit de mettre la bouteille usagée au bon endroit afin qu’elle rejoigne le bon centre de traitement. » Nord Pal Plast traite ainsi 36 000 tonnes par an. L’usine a encore de la marge puisque sa capacité est de 45 000 tonnes. Les bouchons sont aussi revendus, puis transformés en produits d’équipement pour le bâtiment, comme les tuyaux.
Brenouille, Dunkerque, Soissons…
Ce choix d’économie circulaire correspond parfaitement à la politique menée par les deux syndicats. Grâce à ces nouveaux contrats, d’autres matières plastiques seront recyclées à Brenouille, l’acier à Dunkerque, l’aluminium et les petits aluminiums à la frontière belge, les papiers et cartons (selon leur catégorie) près de Soissons pour l’essentiel.
Le SMDO a confié les commandes de son centre de tri à Sepur, en mai 2024. Ce nouveau contrat permet dorénavant au syndicat de se passer d’intermédiaires et de revendre les matières triées aux recycleurs de son choix.
Le centre de tri du SMDO peut traiter jusqu’à 75 000 tonnes de déchets. Il s’agit de ceux provenant de 575 communes de l’Oise rattachées à son territoire, et de ceux de la majeure partie du Smitom du Nord Seine-et-Marne. Autant dire que les enjeux sont d’importance.
Le SMDO et le Smitom du Nord Seine-et-Marne sont unis dans la même volonté de trouver des filières de reprise communes et de recycler plus localement. Les syndicats ont à présent les coudées franches pour vendre les différentes matières aux usines de leur choix tout en préservant leurs intérêts communs, notamment la maîtrise d’un prix de vente plus avantageux. Selon l’indexation du coût des matières, les recettes croîtront de 48 à 128 %.
Fort de ces négociations, les deux syndicats entendent donc agir sur un plan environnemental, sans perdre de vue les avantages économiques. Ils souhaitent également améliorer les échanges entre les différents acteurs impliqués dans tous ces domaines.