Communiqué de Christine Autenzio, maire de Crécy-la-Chapelle, vendredi 19 janvier –
Chères Créçoises, chers Créçois, je m’adresse aujourd’hui à vous, de façon solennelle, pour vous informer d’un combat que nous allons devoir mener contre un projet immobilier ahurissant qu’on tente de nous imposer.
Il s’agit d’un programme démesuré et inadapté à notre territoire, porté par deux promoteurs associés, Pierreval et Edouard-Denis, avec le soutien de l’ancien ministre Gilles de Robien. La promotion prévoit la construction de 162 logements, dont 112 logements sociaux et intergénérationnels, sur plusieurs terrains accolés le long de la route départementale 34, à côté du garage Renault.
Nous faisons face à des promoteurs financiers, indifférents aux contraintes territoriales et aux besoins locaux. Ils se faufilent dans les failles d’un PLU qu’il sera d’ailleurs nécessaire de modifier.
Ce programme est en totale contradiction avec les besoins, les attentes de notre commune et la volonté de développement que nous avons affichée. Il va à l’encontre de l’intérêt général et du bien-être de nos habitants.
Avec certains membres de mon équipe, j’ai reçu ces promoteurs à deux reprises pour à chaque fois leur signifier notre refus d’un projet qui en l’état est inacceptable et totalement inapproprié. Je leur ai écrit le 22 novembre dernier pour leur signifier notre désaccord ferme. Ce projet avait déjà été refusé de façon différente par Mme Lyon, alors qu’elle assurait l’intérim de maire en 2022.
Devant notre opposition, les promoteurs ont pris rendez-vous directement avec les services du préfet pour présenter leur programme. Nous avons été convoqués par ces mêmes services, qui nous ont rappelé qu’en application de la loi SRU* (Solidarité et renouvellement urbain) notre quota de logements sociaux était, à ce jour, insuffisant. C’est en arguant de cette loi que les promoteurs tentent d’imposer leur projet.
J’ai donc écrit directement à monsieur le sous-préfet, pour lui faire part de notre opposition ferme et surtout lui expliquer notre incapacité financière et structurelle à accueillir autant de nouveaux habitants. Il a pris acte oralement de notre refus, comprenant notre position et ne prenant pas position pour l’instant. Parallèlement, nous avons envoyé un courrier argumenté à monsieur Franck Riester, ministre et surtout président du PNR (Parc national régional).
Le 26 décembre dernier, je recevais un courrier des promoteurs, qui précisait comprendre notre refus et nos demandes, et proposant une rencontre pour modifier leur projet. Or, le lendemain, 27 décembre, sans même attendre une réponse de notre part, ils ont déposé le permis de construire dans la version identique à celle à laquelle je me suis opposée. C’est une provocation et un mépris pour notre commune.
Ce projet, en l’état, sert uniquement les intérêts financiers d’un pool de promoteurs en manque de construction. Il dénature notre ville et concentre tous les inconvénients en ne nous apportant que des désagréments.
Ce projet est ingérable pour notre commune
- En ajoutant le programme en cours de construction sur la commune, c’est près de 230 logements qui vont sortir dans les deux à trois ans. C’est un afflux de 500 à 600 personnes, soit entre 10 et 15% de la population, autant de voiture et pas moins de 50 à 80 enfants.
- Les écoles, le centre de loisirs, les parkings, les réseaux d’assainissement sont déjà proches de la saturation. Or nos finances sont en grande difficulté, et l’afflux si important de population va nous mettre dans une situation encore plus critique. Il n’est pas question que ce projet m’oblige à augmenter la fiscalité municipale face à des administrés déjà lourdement taxés par ailleurs.
- La zone où le projet s’implanterait, le long de la départementale D34, pose déjà de lourds problèmes de sécurité. Nous sommes, et à juste titre, sans cesse alertés par ses riverains qui craignent pour leur sécurité et celle de leurs enfants, en raison de la circulation intense et des traversées dangereuses pour aller aux écoles ou au centre-ville. La densité de ce projet va donc aggraver cette situation.
Face à ce contexte, nous avons besoin de votre soutien et de votre voix pour faire entendre notre refus. Je vous inviterai prochainement à signer la pétition que nous allons lancer, à écrire aux élus régionaux, nationaux et à nous soutenir en participant aux réunions publiques que nous organiserions.
Avec mon équipe, avec le conseil municipal, nous ferons front et nous entamerons toutes les actions juridiques et citoyennes possibles pour contrer le projet déraisonnable. Nous ne laisserons pas notre commune être défigurée et sacrifiée au profit de quelques intérêts privés. Vous pouvez compter sur moi, sur mon équipe et sur le conseil municipal.