Communiqué de Marianne Margaté et Anthony Gratacos, conseillers départementaux, mercredi 12 octobre –
Les services d’aide à domicile font un travail indispensable auprès de nos concitoyens qui souffrent d’une perte d’autonomie. Malheureusement, les travailleuses qui font vivre ces services sont toujours les grandes oubliées des politiques publiques.
Les conditions de travail, les temps de trajet, la normalisation des temps-partiels et les trop faibles rémunérations rendent le travail extrêmement pénible pour ces employées de l’ombre, pourtant toujours en première ligne.
Les chiffres sont en effet consternants : 89 % des aides à domicile travaillent à temps partiel, le plus souvent imposé, avec une moyenne de 108 heures par mois, et un salaire brut moyen de 972 euros pour 15 ans d’ancienneté dans la branche. On compte ainsi 17,5 % de ménages pauvres parmi les intervenants à domicile contre 6,5 % en moyenne pour l’ensemble des salariés.
Les différentes mesures prises par l’État, comme la revalorisation des salaires et les primes distribuées dans le cadre du Segur, sont très loin d’être suffisantes. En fonction des établissements et des postes occupés, certains y ont droit, d’autres pas, augmentant ainsi le sentiment d’injustice jusqu’à créer une concurrence entre les structures.
Des structures associatives ont pu bénéficier d’une revalorisation salariale financée en partie par les départements. Trente en ont été destinataires en Seine-et-Marne. Néanmoins, nous avons appris, lors de la séance du Conseil départemental du 29 septembre, que certaines ont volontairement modifié leurs documents comptables afin de percevoir davantage de financements que ce auxquels elles avaient droit.
Sans jeter le discrédit sur les structures d’aides à domicile, dont nous avons rappelé en séance le rôle essentiel, il nous semble que dans un contexte où le manque de reconnaissance des salariées est indigne du travail qu’elles fournissent, l’argent public devrait avant toute chose revaloriser leur salaires et leur conditions de travail.